[CR] Wastburg - La Perle du Puerk

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Sno
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[CR] Wastburg - La Perle du Puerk

Message par Sno »

Bonjour à tous !
 Comme je l'ai mentionné dans ma succincte présentation, Wastburg est mon coup de cœur et le jeu que je fais jouer en ce moment. Il réunit tout ce que je cherchais dans un jeu : faire jouer une ville avec des lieux et des PNJs qui existent tout autour des joueurs, la possibilité d'osciller entre burlesque et franchement macabre, la chance de jouer sans que tous les joueurs ne soient présents (l'absent est malade, pas venu, affecté à d'autres taches), l'opportunité de m'amuser avec l'interprétation des nombreux pnj et enfin l'occasion de mettre tout plein d'inspirations historiques du XIVe au XVIIe siècle (la calcio storico, le krach des tulipes, les diamantaires d'Anvers, les nains des cours européennes, les accès de fièvre religieuse, le Pronkstilleven, les voyages dans le temps, etc...)
 
En préambule, je me dois de préciser qu'à ce jour, je ne possède pas toute la gamme (j'ai honte...) et donc j'ai inventé des choses qui existent peut-être déjà. De plus, j'ai pris un certain nombreuses de liberté pour m'approprier la ville.
 
Le premier scénario fut une version modifiée de l'histoire proposée par Fabrice P. DelArmgo




 Tout est gras dans l'verrat
Pour leur premier jour nos gardoches sont nerveux. Sans s'être concertés, ils se retrouvent donc un peu en avance au Petit Barboteur, le bouge qui fait face à leur nouvelle prévôté du Centre, pour se donner du courage en vidant quelques godets. Niels est fils de marchands-merciers qui ne souhaite pas passer sa vie à vendre des boutons et de la ficelle et à décider de s'engager pour une vie plus trépidante. Eraz est un fils de pute, littéralement. Sans aucun honnête gens pour lui apprendre un métier ou le prendre en apprentissage, il a fini par se joindre à la Garde. Manfred est un chevalier du Waelmstadt ne connaissant que le métier des armes qui devint tout naturellement gardoche après avoir fui son pays pour une raison obscure et enfin Waldhari est un blanchon qui suivit la pente naturelle qui mène vers l'enrôlement. 

Waldhari tape immédiatement dans l'oeil de la tenancière Anarchagold, que tout le monde appelle Anne-Cha, qui lui fait des propositions à peine voilées sans que le gardoche ne se montre intéressé.
Ce matin-là, 2 événements sont dans toutes les bouches :
Une maison s'est effondrée dans la rue de la Ferronnerie et tout le monde s'accorde à dire que les Loritains sont derrière tout ça. 
Le vieux Maester van Klaemberg, que la ville entière pensait voir mourir incessamment sous peu et sans héritier, a retrouvé un arrière-petit-cousin qui est revenu en ville après un long voyage avec tout un tas de documents, arbres généalogiques, lettres et portraits d'ancêtres. En plus, le jeune héritier est un bellâtre, s'empresse d'ajouter goulûment Anne-Cha. Le van Klaemberg a engagé la troupe du nain Ribouldingue pour une grande parade offerte à la ville avant la signature de documents notariés à l'Hôtel de Ville.

C'est le moment pour nos gardoches de finir le verre cul-sec et de faire la connaissance de leur prévôt.
Marge, que tout le monde surnomme la Grosse Marge, est une femme rousse, obèse, affalée dans son fauteuil comme dans un divan. Sur un perchoir se tient son perroquet parlant qu'elle aime plus que n'importe quel être humain et sur son bureau, on peut voir une petite horloge qu'elle est très fier de posséder. Toutes les heures le petit garçon en étain de l'horloge tente d'abattre une poule avec une hache. Pour leur premier jour, Marge a une tache simple à confier aux gardoches. Elle souhaite qu'ils rendent visite à Wilhelm place du Bossu pour récupérer des saucisses à l'ail que ce dernier lui a promis après services rendus. Personne ne prononce le mot "pot-de-vin" mais l'affaire semble entendue.

En chemin, nos compères se séparent. Eraz connaît un rallongi. C'est comme un raccourci, mais en plus long explique-t-il à Niels qui semble convaincu. Manfred et Waldhari préfère s'en tenir au chemin qu'ils connaissent. Les 2 premiers découvrent sur leur chemin un jeune homme maigrichon sévèrement bastonné par deux gaillards en tablier de cuir. Les deux costauds n'insistent pas en voyant la garde rappliquer et le chétif jeune homme se présente et explique l'altercation qui vient d'avoir lieu. Johannes vient d'inventer l'impression à caractères mobiles et la Guilde des tailleurs de bois n'est pas jouasse de cette avancée technologique qui pourrait bien les mettre sur la paille. En effet l'impression xylographe a de nombreuses limites techniques quand il s'agit d'imprimer du texte, problèmes résolus par la précision et la petitesse des caractères mobiles en plomb. Johannes se perd dans un exposé technique entrecoupé de remerciements et de reniflements qui tachent rouge. Peu intéressés Eraz et Niels passent leur chemin. 

Waldhari et Manfred quant à eux tombent sur une petite fille de 5 ans qui pleure au milieu d'un carrefour parce qu'elle a perdu sa maman. Alors qu'il se penche pour la rassurer, Waldhari sent une petite main fouiner près de son escarcelle, mais c'est un ancien blanchon ! On ne lui fait pas à lui ! Il saisit le mioche et le balance une baffe avant de commencer la discussion. "C'est pas comme ça qu'on fait gamin !" Lui hurle-t-il. Le petit en chouinant le lance : "Lache moi ! Sale bourgeois !" Waldhari n'aime pas du tout se faire traiter de bourgeois après l'enfance qu'il a eu, il essaye de rétorquer, mais le gosse le coupe : "Arrête de faire semblant d'en avoir quelque chose à foutre des orphelins ! Ça fait 2 semaines que des gosses disparaissent et pas un gardoche est venu s'en occuper..." Avant de tourner les talons et de déguerpir avec sa complice. 

Ébranlé par ce qu'il vient d'entendre et ralentis par l'altercation nos deux gardoches arrivent en même temps que les deux autres place du Bossu. Ils y trouvent une bagarre entre deux commerçants. Niels dont la patience est à bout après avoir pris un chemin inutilement long tombe à bras raccourcis sur les deux pugilistes et leur explique clairement que celui qui met les baffes ici, c'est lui et uniquement lui. Les boutiquiers, concurrents depuis des décennies avec leur échoppe sur la même place se querellaient à propos de la paternité d'une idée lumineuse : abandonner le commerce de charcutaille pour vendre les bêtes sur pied (c'est-à-dire vivantes) à la place. Comprenant que l'un des deux est Wilhelm, il l'accompagne jusqu'à son échoppe pour obtenir les précieuses saucisses. Mais hélas comme il l'expliquait plus tôt, désormais, il vend les cochons vivants. Bien embêtés les gardoches insistent tout de même pour prendre la plus belle bête. 

Après un conciliabule, les gardoches décident d'emmener le porc chez un boucher-charcutier et de l'échanger contre des saucisses et le reste en or puis de se garder la monnaie sonnante et trébuchante. Mais en chemin, une main se saisit de la longe avec laquelle Manfred dirigeait le cochon tandis que deux solides gaillards barrent la route à la patrouille. Un combat s'en suit et, fou de rage, Manfred coupe en deux son agresseur (il y est allé un peu fort le bougre) Stupeur générale ! Les malandrins ne demandent pas leur reste, mais dans la confusion le cochon paniqué s'est enfui ! Waldhari essaye de se saisir de la corde. Il réussit, mais il est traîné par les rues de la Perle du Puerk. Ne parvenant pas à maîtriser l'animal, ils traversent avec perte et fracas un marché et déboule comme un chien dans un jeu de quilles au milieu de la parade de Ribouldingue et ses nains en l'honneur du nouvel héritier. Ressortant de l'autre côté de la fête Waldhari, recouvert de guirlandes, est toujours accroché au cochon sur lequel est juché un nain hurlant qu'on vienne l'aider ! 

Quand le gardoche parvient enfin à planter ses talons dans le sol et bander ses muscles le cochon pile devant une wastbourgeoise qui sortait de son logis et lui gnaque 2 doigts de la main. La confusion est totale, la rombière asperge de sang tous les présents et son mari hurle qu'il exige des réparations, en particulier, car l'un des doigts avalés portait une très belle bague. Les esprits s'échauffent, les gardoches sur la défensive deviennent agressifs, mais finissent par accepter d'ouvrir le porc pour récupérer le précieux bijou devant deux mendiants hilares qui ne perdent rien de la scène. L'animal pousse des cris de cochon qu'on égorge, ce en quoi il a tort puisqu'on ne l'égorge pas, on l'éventre. La besogne est salissante, mais on entend bientôt avec satisfaction le bruit de l'or qui tinte sur le pavé TIN ! Et après une seconde un nouveau TIN ! ... TIN ! TIN ! TIN ! Après la bague, ce sont des gelders qui tombent par dizaine dans la rue sous les regards stupéfaits des gardoches qui écartent bien vite la foule des badauds. Néanmoins, l'une des pièces d'or roule jusqu'au pied de l'un des mendiants qui s'en saisit. Après avoir soulevé son cache-oeil, Charlo examine la pièce puis la rejette avec dédain. Intrigué, Eraz s'approche de lui et lui demande la raison de son geste. "C'est une fausse mon compère !" Clame-t-il doctement "Au bruit j'avions eu un doute, au poids j'avions eu des soupçons, à la vue on s'y trompe guère !" Ajoute-t-il, pédagogue.
 Bien embarrassés, nos gardoches ramassèrent le tout et s'en vinrent tout compter à leur prévot la grosse Marge. Ceux d'entre eux qui avaient caressé l'espoir de se mettre quelques pièces en poche en furent pour leur frais : Eraz, fayot comme pas deux, fit un conte détaillé des événements en mentionnant le nombre exact de piécettes ! La grosse Marge les lança sur la piste du faussaire qui troublait l'ordre public dans sa bonne ville. Persuadé que le commerçant Wilhelm était coupable les gardes décidèrent d'aller le cuisiner et lui poser des questions l'air de rien pour qu'ils se trahissent mais le pauvre homme innocent et pas bien dégourdi des mérangeoises ne comprit rien à leurs insinuations et leur offrit une bouteille de vin rouge un peu âpre mais avec un petit goût de reviens-y. Quand Niels comprit qu'ils étaient trop subtils dans leur démarche, il prit l'initiative de secouer le marchand comme un arbre fruitier sans plus de résultat. Jouant cartes sur table et demandant enfin la provenance des porcs, nos gardoches étaient prêts pour une expédition dans le quartier du Pont.

À leur arriver chez le Porcher, l'oiseau s'était envolé. Il avait dû comprendre qu'il avait livré le mauvais animal au mauvais client. Dans la planque les gardoches trouvèrent néanmoins de nombreux éléments dignes d'intérêt : de la fausse monnaie, des coins monétaires, des sceaux, des documents notariés, des lettres, et même de la peinture à l'huile et un portrait. À bien l'observer, ce portait avait quelque chose d'alarmant. Un jeune type, beau gosse, habillé comme un rupin avec un blason dans le coin en haut. Du bel ouvrage. Ils allaient passer à autre chose, après tout l'histoire de l'art n'est pas leur fort quand l'un des gardes reconnus le quidam au même moment où un second déchiffrait le nom van Klaemberg partout sur les papiers ! Le faussaire ne faisait pas seulement de la fausse monnaie ! Il forgeait des fausses identités !

Accouru à toute hâte à la prévôté, ils informèrent la Grosse Marge qui leur prêta le sergent Hans en renfort. Cette brute épaisse est un gardoche comme on en fait plus, grand amateur d'œufs durs et champion de Panier-de-nain par-dessus le marché ! Arrivés en trombe devant l'Hôtel de ville, Manfred hurla "Au nom de la Loi arrêtez vous !" En haut du double escalier, l'imposteur se figea puis rétorqua "Vous ne m'aurez jamais !" Avant de sauter la balustrade pour prendre la fuite. Alors qu'ils essayaient de maîtriser l'individu, ce dernier utilisait sa rapière pour tuer. Le sergent Hans eut alors la main un peu lourde. Du bout ferré de sa hallebarde, il projeta le malfrat dans un sommeil dont il semble qu'il ne se réveillera jamais.

Pendant ce temps, Marge n'avait pas chômé, envoyant partout des billets aux prévôts, échevins et maesters pour détailler le fond de l'affaire. Sa diligence sauva nos gardoches d'explications bien embarrassante après leur intervention tonitruante. Ils ne furent pas félicités, mais au moins, ils n'eurent pas d'ennuis... Pour cette fois.




Et voila pour notre premier scénario ! Nous nous sommes beaucoup amusés et nous avons rapidement enchainé avec d'autres aventures que je vous conterai bientôt. J'espère que ça vous a plu :D
PS : Pour les combats j'utilise des figurines et des cartes des lieux pour que les joueurs comprennent la disposition des lieux et la place des uns et des autres. Ci-dessous la carrefour où eu lieu la tentative de vol de cochon et la place devant l'Hotel de ville pour la confrontation finale : 
 
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 Sno
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Cédric Ferrand
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Re: [CR] Wastburg - La Perle du Puerk

Message par Cédric Ferrand »

Sno a écrit : sam. mai 27, 2023 1:52 pm En préambule, je me dois de préciser qu'à ce jour, je ne possède pas toute la gamme (j'ai honte...) et donc j'ai inventé des choses qui existent peut-être déjà. De plus, j'ai pris un certain nombreuses de liberté pour m'approprier la ville.

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Merci pour le CR, ça fait toujours ultra plaisir à lire.
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Go@t
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Re: [CR] Wastburg - La Perle du Puerk

Message par Go@t »

Les suppléments indispensables pour moi :
Gardoches partout, justice nulle part (pour la création de quartier partagée, un bijou)
Fleur de Purge et les coulisses de l’injustice, parce que ce sont les meilleurs extensions du monde™. :charmeur

Tu les fais jouer dans le centre ? Tu utilises les règles v2 (billes d'ancienneté, contacts, traits de réputation, etc.) ? 8)
Ça te dirait qu'on fasse un sujet où on poste les PNJs, lieux, etc. qu'on créée ? (en dehors de ce qui est dans les suppléments officiels) :wub:

Go@t, "J'ai hâte de lire la suite de leurs aventures !"
"Jouer avec Go@t, c'est à chaque fois mythique." (Zeben)
ZombieFanBoy Team, Maskagaz Zav Team et membre du studio Gobz'Ink, où les auteurs de JDR ont le poil soyeux :
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