Ce JDR (ainsi que sa thématique et son époque) mérite, à mon avis, un sujet dédié.
Je suis tombé en amour de ce jeu. Mes joueurs aussi, cela va de soi.
Pourtant, la majeure partie de ma carrière de rôliste, devant et derrière l’écran, s’est faite dans l’obscurité humide des donjons et sous la canopée verdoyante de forêts elfiques.
Il en va de même pour mes joueurs qui ne jurent que par Tolkien et Peter Jackson.
Alors certes, j’ai commis quelques incartades (notamment avec Xeno Dead Zone pour Index Card RPG et Those Dark Places), mais sans aller plus loin qu’une ou deux parties one shot.
Peaky Blinders devait entrer dans cette catégorie : une partie one shot suite à l’indisponibilité d’un couple de joueurs pour notre campagne en cours. Un jeu Hachette de type “Soirée jeu de rôle” pas cher, avec du beau matériel, qui une fois joué aurait dû rejoindre la collection sur les étagères.
Je ne m’attendais pas -et mes joueurs non plus- à apprécier, que dis-je adorer cette expérience : pensez donc, plutôt que de jouer les héros sans peur et sans reproche, propres sur eux (comprenez loyaux bons ou au pire chaotiques bons), mes joueurs et joueuses pouvaient interpréter des mauvais garçons (et mauvaises filles) et faire chanter, corrompre, intimider leurs adversaires et bâtir un empire du crime.
Je crois que pour beaucoup, cela a été une libération : sortir des chemins balisés d’une campagne ou d’un donjon, être réellement libre. Pareil pour moi : cela m’offrait plusieurs occasions d’improviser, comme je ne l’avais encore jamais fait, en réponse aux idées et projets de mes joueurs.
Plus que l’aspect séduisant de jouer des mauvais garçons, c’est surtout cette sensation de liberté qui a conquis tout le monde : les joueurs ont une grande liberté d’action d’une part (toute une ville s’offre à eux, pas un village, pas une petite citée médiévale dont le seul intérêt rôlistique, si je puis dire, était l’auberge, l’apothicaire, le forgeron ou l’armurier), d’autre part, ils prennent des décisions autres que “couloir de droite ou couloir de gauche ?” : comment développer leur “affaire”, faut-il s’allier à la concurrence, l’éliminer, comment procéder, par chantage, intimidation, pots de vin, etc.
A titre d’exemple, dans le second scénario fourni dans la boîte de jeu, la “quête” d’un entrepôt pour y stocker l’alcool de contrebande et la manière de l’acquérir et gérer les employés grévistes a pris de l’ampleur. Mes joueurs ont trouvé une solution originale : se débarrasser du patron de la manufacture, falsifier un acte de vente, augmenter le salaire des employés (pour casser la grêve)… et décider de développer ce commerce légal en plus du trafic d’alcool, afin d’avoir une couverture crédible.
Quasiment un jeu (de gestion) dans le jeu (de rôle).
Après une seconde aventure qui les a envoyé à Paris, nous avons décidé, comme suggéré par Fabien Fernandez, l’auteur, dans ses pistes de scénario pour prolonger l’aventure, d’envoyer “des hommes et femmes de confiance aux Etats-Unis (...) pour y être missionnés et discuter avec la mafia”.
J’ai choisi Los Angeles (New York me paraissant une trop grosse ville et surtout vu et revu), avec pour support le supplément pour l’Appel de Cthulhu Secrets of Los Angeles.
Ce jeu m’a aussi permi de m’intéresser à la période historique des Années Folles (mon intérêt historique se limitant juqu’à présent à l’Antiquité et le Moyen-Âge).
Je ne saurais trop vous le conseiller, il vaut le détour, est d’un prix abordable pour un jeu (moins de 20€ la boîte complète avec dés et écran de jeu) aux règles ludiques et simples, et 100% français.
Je vous partagerai par la suite mes trouvailles, conseils et astuces pour jouer dans les années 20 (MJ de Cthulhu ou de Gangbusters, welcome!) ainsi que mes compte-rendus de partie.
Bon, je file proposer la fiche au GROG, ça manque et c’est regrettable
Peaky Blinders le jeu de rôle
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Re: Peaky Blinders le jeu de rôle
Belle déclaration d'amour @Gandalf !
Je me permettrai juste de préciser, et je pense que ça n'a pas aidé à la diffusion du jeu, que pour une raison incompréhensible, Larousse a sorti deux produits estampillés jeu de rôle : celui de Fabien donc (https://www.editions-larousse.fr/livre/ ... 2035998897) et un jeu de plateau (https://www.editions-larousse.fr/livre/ ... 2035976406)
Je précise pour ceux qui seraient tentés de faire l'investissement.
Quant à ton initiative pour le GROG, si tu veux faire une relecture avant d'envoyer à la Passerelle, n'hésite pas à me MP !
Je me permettrai juste de préciser, et je pense que ça n'a pas aidé à la diffusion du jeu, que pour une raison incompréhensible, Larousse a sorti deux produits estampillés jeu de rôle : celui de Fabien donc (https://www.editions-larousse.fr/livre/ ... 2035998897) et un jeu de plateau (https://www.editions-larousse.fr/livre/ ... 2035976406)
Je précise pour ceux qui seraient tentés de faire l'investissement.
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Re: Peaky Blinders le jeu de rôle
MerciVociférator a écrit : ↑lun. mai 29, 2023 3:46 pm Belle déclaration d'amour @Gandalf !
Je me permettrai juste de préciser, et je pense que ça n'a pas aidé à la diffusion du jeu, que pour une raison incompréhensible, Larousse a sorti deux produits estampillés jeu de rôle : celui de Fabien donc (https://www.editions-larousse.fr/livre/ ... 2035998897) et un jeu de plateau (https://www.editions-larousse.fr/livre/ ... 2035976406)
Je précise pour ceux qui seraient tentés de faire l'investissement.
Quant à ton initiative pour le GROG, si tu veux faire une relecture avant d'envoyer à la Passerelle, n'hésite pas à me MP !
Nos messages ce sont croisés, je viens de te MP.
Oui en effet, Larousse a sorti deux jeux avec le même titre, qui n'ont aucun rapport.
Chez certains revendeurs en ligne, la mention "Jeu de rôle avec dé" a été ajouté afin d'éviter la confusion.
- Xaramis
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Re: Peaky Blinders le jeu de rôle
Comme l'a souligné @Vociférator dans un message dans un fil voisin, j'avais en effet commis un critique de ce jeu dans les colonnes du Fix (By order of... nous ! et pointé, au passage, la confusion possible entre les deux produits (le "jeu de rôle de rôle" et le "jeu de rôle de plateau", si j'ose dire !).
Je crains que le "vrai" JdR ne rencontre (ou, même, n'ait rencontré) qu'un succès d'estime, maintenant que la série télé est moins en vue (elle a été "chassée" des écrans par d'autres) et que ce JdR n'a eu aucun suivi.
Je crains que le "vrai" JdR ne rencontre (ou, même, n'ait rencontré) qu'un succès d'estime, maintenant que la série télé est moins en vue (elle a été "chassée" des écrans par d'autres) et que ce JdR n'a eu aucun suivi.
- Gandalf
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Re: Peaky Blinders le jeu de rôle
Oui, je l'ai lu, belle critique et belle prémonitionXaramis a écrit : ↑mar. mai 30, 2023 6:03 pm Comme l'a souligné @Vociférator dans un message dans un fil voisin, j'avais en effet commis un critique de ce jeu dans les colonnes du Fix (By order of... nous ! et pointé, au passage, la confusion possible entre les deux produits (le "jeu de rôle de rôle" et le "jeu de rôle de plateau", si j'ose dire !).
Je crains que le "vrai" JdR ne rencontre (ou, même, n'ait rencontré) qu'un succès d'estime, maintenant que la série télé est moins en vue (elle a été "chassée" des écrans par d'autres) et que ce JdR n'a eu aucun suivi.
Larousse n'étant pas un éditeur JDR, je ne suis pas étonné qu'aucun suivi n'ai été envisagé.Un de mes soucis en JdR est d’avoir des coups de cœur pour des jeux dont la vie éditoriale est courte, ou confidentielle, et souvent les deux à la fois. Je ne voudrais donc pas porter à la poisse à Peaky Blinders – le jeu de rôles
Enfin, heureusement que l'auteur avait prévu des règles supplémentaires et des PNJ génériques dispo en téléchargement grâce à un lien fourni dans la boîte de base.
Mais le jeu étant encore facilement trouvable, j'espère inspirer d'autres MJ en le fichant.
Egalement, il est tout à fait possible de l'utiliser comme base pour un jeu axé sur les années folles et les histoires de gangster, aux règles plus simples et abordables que celles de Gangbusters par exemple.