Aujourd'hui double critique des tomes 3 et 4 du batard de Kosigan qui adaptent la même module Neverwinter Night : "Exil à l'est", on à donc une seule histoire étalée sur deux tomes ce qui m'agace quand même pas mal, les éditeurs français de fantasy et leurs foutue manie de transformer un tome en deux tomes comme Jésus multiplie les pains, coucou l'assassin royal et le trône de fer.

Globalement, la qualité de la série s'améliore doucement mais surement que ce soit en terme de prose mais aussi de scénario, même si je reste agacé par de nombreux défauts et "d'occasions manquées". D'abord l'intrigue moderne regagne un peu en intérêt grâce à des passages qui utilisent un style plus direct mais aussi une véritable intrigue qui se déroule, là où dans les tomes précédant la partie moderne ne servait qu'à répéter ce qu'on savait à priori déjà pour peu que le lecteur ait fait l'école jusqu'au lycée (comment çà les rois de France ne se battaient pas à dos de dragon) ; hélas cette intrigue est totalement clichée et convenue avec une soupe à base de conspiration millénaire mondiale, du Assassin's Creed version wish en somme. Ensuite j'aimerais m'attarder sur un des meilleurs personnages de ce dyptique : Le Cardinal de Las Cazas, il représente exactement ce dont le cycle avait besoin à savoir un méchant capable de tenir tête au bâtard éponyme. Certes sa caractérisation frôle le ridicule parce qu'on a vraiment un méchant très méchant sans aucune nuance qui cumule toutes les tares : cruel, violeur, pédophile, génocidaire et en plus radin ; mais il reste un "méchant classique" extrêmement efficace car il est caractérisé de façon intelligente pour être à la fois le double et le contraire du héros. Tout comme Pierre Codwain de Kosigan, Juan Giès de Las Cazas est un homme d'influence à la tête d'un armée qui participe au grand jeu de la politique médiévale, mais là où Kosigan est un homme bon à la réputation mauvaise, lui est un homme mauvais à la réputation bonne. Même si on me fera remarquer (à juste titre) que le caractère "bon" de Kosigan est à nuancer au vu de son attitude ambivalente et de la flexibilité de ses allégeances au cours du récit, que ce soit avec ses commanditaires ou même ses propres hommes. Enfin sur une note hélas plus mitigée j'aimerais parler de la longueur du récit, qui justement s'étire un peu trop à mon goût, notamment à cause des nombreux, très nombreux passages qui constituent purement de l'exposition, voir de l'infodump, sans doutes les vieux réflexes de profs de l'auteur qui se réveille ; sauf que déjà faire du "tell don't show" c'est franchement pas terrible, mais en plus on à des moments qui frisent le ridicule comme lorsque le "grand méchant" décide de tout arrêter pour faire un cours magistral sur "les relations politico religieuses des états du saint empire au Xe siècle" au bâtard qui écoute cette logorrhée sans sourciller, un moment de pur nanard kojimesque comme on n'en trouve qu'avec les meileurs metal gear ; çà et d'autres scènes qui je pense étaient dispensables comme lorsque le bâtard galère pendant 50 pages à faire du surf sur la lave (y a pas de blagues), ce moment aurait je pense pu être condensé en un paragraphe. Je dois avouer que j'ai cependant beaucoup aimé l'épilogue, lorsqu'on nous révèle que les descendants du bâtard et de toute sa clique sont responsables de l'émergence de la fantasy en tant que genre littéraire, on à là aussi une idée un peu fantasque que n'aurait pas renié Kojima mais étrangement j'ai trouvé que ce twist s'intégrait bien au récit au niveau de la thématique et du ton, çà marche très bien pour moi car tout comme l'auteur je considère que le combat de la fantasy contre la littérature blanche pour obtenir une forme de légitimité constitue également quelque part un combat pour la liberté, la liberté de l'imagination.
Oui je compare Cerutti à Kojima, car tout comme son homologue Japonais, Fabien n'a clairement pas peur d'être fantasque, voir même ridicule, mais malgré tout sous la surface nanard on a quand même un récit avec un message surprenament intélligent. La comparaison n'est d'ailleurs pas volé puisque Fabien à commencé sa carrière par le jeu vidéo.
En conclusion, je constate une nette amélioration de la série même si elle reste encore entachée de pas mal de gros défauts, c'est bien mais peux mieux faire !