Petite idée dans la même veine pour la gestion de la folie dans Cthulhu Dark.
Un personnage pense ou dit une évidence / banalité sur le monde/événement.
Mais sa santé mentale chancelante interprète parfois, et d'autant plus que son niveau de Folie est élevé.
Quand le Meneur estime le moment venu, il demande au joueur d'
énoncer une banalité sur la situation présente puis de lancer un dé 1d6 :
- dé > Folie => rien de spécial, le personnage s'en tient à sa banalité
- dé = Folie => la folie déforme la perception de la réalité, mais juste un peu : soupçon, nuance, interrogation
- dé < Folie => la folie fait délirer, il inverse totalement le sens, interprète et ce qui est anodin est perçu de façon délirante
Exemples
Voici les
pensées banales et anodines énoncées par le personnage:
Ce village semble sûr et paisible.
La lune éclaire paisiblement la nuit.
Les livres de la bibliothèque sont anciens mais intacts.
Les habitants du village vont et viennent tranquillement.
Le vieux phare guide les navires.
La mer est calme ce soir.
La bibliothécaire est sympathique.
Supposons maintenant
dé=Folie (altération mineure de la perception/interprétation)
Ce village semble sûr, mais on dirait que des regards invisibles observent derrière chaque fenêtre.
La lune éclaire paisiblement, mais des ombres étranges semblent se mouvoir dans les recoins obscurs.
Les livres de la bibliothèque sont anciens, et contiennent sans doute des secrets qui rendraient fous le lecteur.
Les habitants du village vont et viennent, comme s’ils évitaient soigneusement certains endroits.
Le vieux phare guide les navires, mais peut-être qu'il a une autre fonction, comme éloigner des choses indésirables.
La mer est calme ce soir, mais sa surface frémit parfois, comme si elle cachait maladroitement une présence.
La bibliothécaire est sympathique, mais son regard fuyant cache quelque chose.
Et maintenant supposons
dé < Folie (altération majeure)
Ce village semble sûr, mais en réalité, il est le théâtre de sombres complots invisibles.
La lune éclaire paisiblement, pourtant des formes menaçantes guettent dans l’ombre.
Les livres de la bibliothèque sont anciens, mais l'un d'eux renferme l'histoire de ma vie, et de ma mort prochaine.
Les habitants du village vont et viennent, mais ils ne sont que des marionnettes d’une force inconnue.
Le vieux phare guide les navires, mais sa lumière est un leurre destiné à attirer des entités hostiles.
La mer est calme ce soir, mais elle dissimule des abîmes où vivent d’horribles créatures.
La bibliothécaire est sympathique mais c'est une façade, elle nous manipule.
Les soupçons et convictions s'accumulent et modifient la perception. Le personnage peut les partager avec ses compagnons d'infortune, au risque de susciter une épidémie d'interprétation (ils lancent le dé à leur tour). Pas facile d'interroger la concierge quand on la soupçonne d'être une sorcière...
Délire : dé<Folie
"N'entrons pas dans cette cabane ! J'ai un mauvais pressentiment !"
Statistiques