[CR] Pax Elfica - Prêts à jouer - CR complet - Enfin la fin !

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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

JOURS 22 à 24

Lors du voyage de retour, les aubergistes ont l'idée saugrenue de faire un peu de tourisme sur le Lac Bleu. Ils visitent son village flottant, appelé simplement « le village » par les habitants et surnommé « Eaux Bleues » par les marchands.

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Il y a quelque chose de pourri à Eaux Bleues

Eaux Bleues servant de plus en plus d'escale pour les navires remontant et descendant la Waldine, le Berg ou le Blastrumen, la matriarche de la plus grande famille du village, une certaine Radégonde, a décidé d'ouvrir une auberge. Elle l'a appelé tout simplement « Chez Radégonde ». Le manque d'imagination des villageois commence à inquiéter Sigmund. Le hobbit lorgne les autochtones, se demandant s'ils n'auraient pas les yeux globuleux ou les mains palmées. Même s'il ne remarque rien d'anormal, il décide de ne pas consommer l'eau du village. Et découvre alors quelle horreur indicible venue du fond des âges émerge des abîmes insondables de la nuit éternelle pour souiller les voyageurs innocents... La cervoise servie par Radégonde !

Cette dernière, apprenant que de célèbres aubergistes résident chez elle, accapare Rikke et Tanorivel, les pressant de lui prodiguer des conseils. Pour Sigmund, commencer par ne pas empoisonner ses clients serait déjà un début...

L'établissement de Radégonde offre un saisissant contraste avec le reste du village : flambant neuve, elle est le seul bâtiment sur pilotis au milieu de cabanes flottantes couvertes de mousses. A priori, les travaux de construction viennent à peine de se terminer. Ils ont été financés par la pêche miraculeuse d'un des fils de Radégonde, Clomène, qui a trouvé une perle géante dans le ventre d'un silure. Il est difficile de l'ignorer : Clomène passe toute la soirée à s'en vanter, tout en avalant de prodigieuses quantités de cervoise devant un Sigmund écœuré.

Les aubergistes de Brenhaven ne sont pas les seuls voyageurs à passer la nuit dans l'auberge. Parmi ceux-ci, Zel fait sensation ! Un orque ? Déguisé en prêtre de la Flamme ? Le carnaval du Valseptente, c'est en automne ! L'un des clients fait preuve d'une excitation suspecte.
Frère Ansbert est, lui aussi, un moine de la Flamme, d'un genre plus classique. L'humain accoste l'orque, qui lui répond volontiers. Ils se lancent vite dans un débat passionné sur les ordres réguliers du clergé de la Flamme. Le Prêche de la Flamme, le Temple de la Flamme, la Lumière Flamboyante, le Foyer Chaleureux, la Flamme Coruscante, le Feu Intérieur... Frère Ansbert appartient lui-même à l'Ordre de la Flamme Coruscante, dédié à la connaissance. Il ne paraît pas si surpris de voir le représentant d'un ordre monastique orque. Il fait le lien avec Sœur Ilomène, une ancienne moniale de l'Ordre du Feu Intérieur, voué à la méditation et à l'exercice physique. Lors d'une extase mystique, elle aurait entrevu la naissance de la Flamme. Ilomène se serait ensuite brûlé les yeux, affirmant qu'après une telle révélation ses yeux ne supporteraient plus la réalité sordide du monde profane. Elle aurait demandé à se faire appeler « Illumination Brûlante de la Flamme Céleste » et serait devenue ermite dans les Terres Sauvages...

Les aubergistes ont depuis longtemps perdu le fil de la conversation, comprenant seulement que Zel ne va pas les suivre jusqu'à Brenhaven - ce qui est plutôt un soulagement, le colosse serait carrément du genre à faire fuir les clients. Ils se rapprochent d'une autre voyageuse, une érudite nommée Mazélie qui se présente elle-même comme une parapsychologue venu étudier les manifestations surnaturelles autour du Lac.

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Une villageoise aurait aperçu des silhouettes inquiétantes au nord du lac, alors qu'elle déterrait des racines et des tubercules... Morrigan, Sigmund et Rosa décident d'enquêter. Ils traînent Mazélie avec eux. Leur excursion sur la rive septentrionale manque de tourner court : trois goules les attaquent ! Elles ne cessent de se relever malgré les coups, puisant dans la magie qui imprègne le sol pour reconstituer leurs corps titubants... Avoir vaincu un dragon pour finir le lendemain paralysés et mâchouillés par des goules, quelle ironie ! Heureusement, la soi-disant parapsychologue se révèle être une magicienne : Mazélie a perdu son grimoire et la majeure partie de ses pouvoirs, mais avec le peu qu'il lui reste elle balance des effluves magiques sur les morts-vivants déjà bien abîmés par les aubergistes. Et à force d'insister, les goules finissent par succomber, littéralement démembrées. La dernière d'entre elles s'accroche à la jambe de Morrigan en gémissant : l'œil du prophète... l'orbe de nacre... rendez-le nous...

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Faisant preuve d'une étonnante perspicacité, les ghoulbusters aubergistes pensent immédiatement à une certaine perle géante. Ils se promettent de retrouver ce puissant artefact nécromantique, qui n'est pas sans leur rappeler de fâcheux souvenirs...

Le lendemain, l'intrépide trio apprend que des démons aurait été aperçus au sud-est du village. Il se montre beaucoup plus prudent - mais cette fois-ci il s'agit juste d'une illusion. Ils rencontrent une bande de jeunes réfugiés, des enfants et des adolescents, qui se cachent dans des grottes et bénéficient du soutien improbable de fantômes de naufragés. L'un de ces fantômes leur révèle le secret de la fortune du père de Carmichaël : pendant la guerre contre le Nécromant, celui-ci proposait à de riches familles de fuir Brenhaven par le fleuve... Pour les conduire jusqu'à des naufrageurs, qui les massacraient et volaient tout ce qu'elles avaient. Le témoignage est poignant - mais les aubergistes sont davantage intéressés par les plantes permettant aux enfants de respirer sous l'eau.

Brenhaven en flammes ?

Il est plus que temps de repartir pour Brenhaven. Lorsqu'ils s'approchent de la ville, ils sont de plus en plus incommodés par une odeur nauséabonde puis par d'épaisses fumées... La ville serait-elle en train de brûler ? Des pêcheurs leur apprennent que les ifriers ont attaqué la fabrique de Wolfram, le tisserand, collaborateur notoire des elfes. Le bâtiment a en partie brûlé, voire explosé, les versions divergent. En aval, l'eau est même empoisonnée sur une lieue au moins... Sigmund comprend que l'explosion et la pollution a dû être causée par les substances utilisées pour teindre les vêtements.

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De nombreux ouvriers, des réfugiés exploités par Wolfram, sont morts pendant l'incendie. L'hospice de l'île aux potames a décidé de soigner les blessés, brûlés ou intoxiqués. Gesper, le célèbre médecin de Brenhaven - le seul gobelin de la cité - a fort à faire.

Le pouvoir derrière la statue

Les aubergistes, toujours accompagnés de Remisiel et de Mazélie, sont agréablement surpris de retrouver leur établissement en un seul morceau. Aucune attaque d'envergure n'a été menée contre l'Auberge de l'Épée... Même si sa réputation a été écornée. En effet, le réseau de statues d’Augustus Maggiere diffuse une information sans doute soufflée par Carmichaël : l'auberge serait infestée par les rats.

Morrigan retrouve le frère de Léna sur les docks. Il a un message à faire passer : Ermelinde et son fils sont maintenant en sécurité. En retour, la mère maquerelle lui fait savoir que Carmichaël a dû faire profil bas. Erisadán l'a menacé de démonter son établissement, poutre par poutre, s'il ne retrouvait pas son enfant. Même si la fouille n'a rien donné, Carmichaël était livide. Les jours suivants, il a fermé son établissement soi-disant pour réparer les saccages des elfes. Il s'est d'ailleurs attiré la sympathie d'une partie de la population : les occupants semblent s'acharner contre lui ces derniers temps. En fait, il semble avoir déplacé quelque chose, peut-être des marchandises de contrebande ?
Le maréchal-ferrant fait le lien avec le village de ninjas les guerriers miniatures découverts par Rikke. Grâce à ses contacts avec les Ifriers, il sait que l'ancien quartier général de la Guilde, racheté par Carmichaël, est reliée via un souterrain à une boutique à une rue du Pont...

Pendant la nuit, Rosa se rend près de la principale statue d'Augustus, au lavoir. Elle parvient à contacter, grâce au sortilège Détection des pensées, la conscience enfouie dans la pierre. Comme la statue vivante de Berangaria, celle d'Augustus a conservé de nombreux souvenirs de celui qui lui a servi de modèle et qui l'a enchantée - notamment son enfance, passée près du lavoir où travaillait sa mère, lavandière. Rosa l'aide à réaliser son étonnante nature, à distinguer sa propre identité. L'Augustus de pierre lui apprend qui le contrôle et comment.

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Sofia, une barde originaire de la province de Roquenoir, au sud de l’Arlande, est chargée de la communication du Margrave et du Conseil. Sa beauté, son teint hâlé et ses longs cheveux noirs ne laissent pas les hommes indifférents... Elle porte un collier qui ne la quitte jamais, avec un anneau comme pendentif : la bague magique que l'Augustus de chair avait donné à la ville, pour commander ses statues.
Contre la promesse de le libérer, de le rendre mobile, l'Augustus de pierre accepte de supprimer le message accusant l'auberge de l'Épée.
Rosa et ses amis continuent leurs investigations sur les autres statues de Brenhaven. Ils en découvrent une sixième. Il y avait Rosa, Berangaria et Augustus, les deux statues qu'elle a éveillées à la conscience, Aurelius aux Halles qui veille aux promesses des marchands, Launegisilus le pornographe onirique dans la Sylve... Il y a aussi Antonius, à Fort-Greifstark, qui détecte les intrus.

Morrigan demande à Tobias s'il peut lui fournir les plantes que les gamins des grottes du lac Bleu utilisaient pour respirer sous l'eau. L'apothicaire les connaissaient seulement comme remède à l'asthme. Il faut en mâcher certaines quantités pour obtenir l'effet désiré. Sigmund et Morrigan parviennent ainsi à trouver un passage dans les égouts menant à la fontaine de la haute cour du château, sans se noyer. Ils n'osent poursuivre leur exploration et rebroussent chemin avant d'avoir atteint la statue d'Antonius.

Les Ombres de Brenhaven

Sigmung s'est retrouvé, un peu par hasard, à la tête de la guilde des voleurs locales. Il doit non seulement gérer deux voleurs jumeaux et leur horde de jeunes mendiants... Mais aussi, depuis leur retour du temple du Serpent, une certaine voleuse elfe d'alignement chaotique neutre peu fiable : Remisiel. Le hobbit a décidément la langue bien pendue : il fait comprendre à l'aventurière qu'elle a été manipulée par un nécromant, exalte son inclinaison naturelle à la vengeance et l'oriente vers le camp des réfugiés - il est toujours persuadé que Canaan, le passeur, est en réalité un cultiste de Cthulhu vil sorcier.

Les aubergistes n'ont pas chômé depuis leur retour en ville. Et ce n'est pas fini ! Le veilleur de nuit sonne l'alerte.

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L'abus de Rouge Potame a rendu Guilherm vigilant, voire paranoïaque. Les yeux exorbités, l'air hagard, il prétend entendre des rats. Les aubergistes se rendent rapidement compte qu'il a raison ! Les pouvoirs de druide de Rikke lui permettent de réunir les rongeurs et de les interroger. Un mystérieux kidnappeur se serait emparés d'eux pour les déposer ici, au nez et à la barbe de tout le monde. C'est à croire qu'il peut se rendre invisible ! En discutant avec Mazélie, l'experte en magie et encyclopédiste amateur, les aubergistes font le lien avec un certain gnome qui travaille à l'Auberge du Pont. Son peuple excelle dans l'art des illusions.

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Lorsque Morrigan lui parle d'espionnage, Mazélie lève un sourcil : la petite taille et la frêle corpulence des gnomes peuvent révéler leurs illusions, s'ils cherchent trop longtemps à se faire passer pour un humain ou même un nain. Si les aubergistes ne se sont rendu compte de rien... Ont-ils, parmi leurs clients, des enfants ? Des gnomes ? Ou des hobbits ?

Sigmund lève les yeux au ciel. Hildibald ! Le hobbit qui vient goûter toutes ses nouvelles bières ! Décidément, il faut toujours se méfier des trop bons clients. Ils ne devraient accepter que les impécunieux, comme ses amis de la Vieille Garde. Gretella, contactée le lendemain, confirmera que ce soi-disant marchand n'est connu d'aucune guilde.

Rikke se sera débarrassée des rats pendant la nuit, prenant la forme d'un rongeur et les conduisant... au moulin de Friedrick. La vengeance est un plat qui se mange froid.
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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Il me reste encore un compte-rendu à poster, déjà écrit et illustré.
Mais ça attendra bien quelques jours.
Pour la suite, ma foi... Comme mes joueurs ont fini la campagne, ils n'ont plus besoin de résumés. Mais s'il y a de la demande, pourquoi pas...
Marc de Grinçomanoir
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Marc de Grinçomanoir »

Je vais bientôt commencer la campagne donc moi ça m'intéresse.
.. à l'échelle de la planète, les 80% de Français parmi les moins riches sont encore parmi les 20% les mieux lotis.
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Morningkill »

Pareil, faut juste aussi que je me sorte les doigts et que je collecte proprement les différents CR.
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Sama64
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Sama64 »

pareil pour moi (faut que je me motive un peu, ce très gros livre est intimidant !)
L'expression "adolescent boutonneux" est désormais proscrite : Bienvenue chez les ayatollahs du dictionnaire

"Le tact dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin" J. Cocteau
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Humphrey B
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Humphrey B »

C'est génial ! Un grand merci d'avoir complété tes comptes-rendus ! Il y a beaucoup de CR de qualité sur Pax Elfica, mais j'avoue que c'est le tien que je préfère (probablement parce qu'il est le plus proche de mon style).  Je commence à maîtriser la campagne début mai, et je vais honteusement me servir de certaines de tes créations (j'aime bien ton Albert).

Une question au passage : ton CR donne l'impression que l'exploration du temple du serpent était une promenade de santé. C'était le cas ?
“Harry, I’m going to let you in on a little secret. Every day, once a day, give yourself a present. Don’t plan it. Don’t wait for it. Just let it happen. It could be a new shirt at the men’s store, a catnap in your office chair, or two cups of good, hot black coffee.” – Agent Dale Cooper
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Humphrey B a écrit : mar. avr. 19, 2022 7:53 pm C'est génial ! Un grand merci d'avoir complété tes comptes-rendus ! Il y a beaucoup de CR de qualité sur Pax Elfica, mais j'avoue que c'est le tien que je préfère (probablement parce qu'il est le plus proche de mon style).  Je commence à maîtriser la campagne début mai, et je vais honteusement me servir de certaines de tes créations (j'aime bien ton Albert).

Une question au passage : ton CR donne l'impression que l'exploration du temple du serpent était une promenade de santé. C'était le cas ?

En fait, oui, jusqu'au dernier niveau.
Une fois que les PJ ont compris que Bren les guide avec la flamme de leur torche, l'expédition est longue, malaisée, mais pas très dangereuse - puisque Bren indique le chemin le plus sûr.
De plus le groupe comprenait deux voleurs pour une fois très méthodiques, largement capables de désamorcer les quelques pièges que les précédents aventuriers n'avaient pas enclenchés - le temps de comprendre que Bren les guide.

J'ai embêté les joueurs avec des passages difficiles à négocier, comme un long boyau à la verticale (la plupart des PJ sont de piètres athlètes), je me suis amusé à détailler l'architecture des hommes-serpents, mais dans les faits ça ressemblait bien à une randonnée souterraine, voire une excursion touristique.
Le dernier niveau - le seul réellement décrit dans le livre, en fait - offre un petit challenge aux PJ, mais rien de bien méchant, surtout si le druide du groupe charme le serpent géant.
Ce n'est pas plus mal : le combat contre le dragon est d'un tout autre niveau, à dire vrai si les joueurs n'avaient embrigadé un PNJ il y aurait sans doute eu un ou deux morts. Donc, étoffer le donjon et obliger les PJ à consommer des ressources avant d'affronter ledit dragon n'est à mon humble avis pas une très bonne idée.
Enfin, c'est une impression, je ne maîtrise pas suffisamment la 5e pour avoir un avis définitif. :mrgreen:

Sinon, n'hésitez pas à me piller ! Comme disait Molières : je prends mon bien où je le trouve.

Je ne suis pas certain que l'exemple donné par mes pleureuses joueurs vous soit si utile que ça. D'un autre côté, ces petites frappes multipliant les magouilles et préférant l'intimidation, la délation et l'esquive aux batailles rangées offrent peut-être une autre perspective sur la manière de terminer la campagne, en n'utilisant quasiment jamais les règles prévues pour les batailles, les intrusions ou les poursuites. L'ingénierie sociale, ça peut marcher (un de mes joueurs est MJ à Shadowrun, ça a peut-être joué).

Bref, la suite bientôt !
Selhynn
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Selhynn »

Merci pour tes comptes rendus ! Je m'en inspire outrageusement ;)
Tax Collector a écrit : lun. avr. 18, 2022 11:52 pm Pour la suite, ma foi... Comme mes joueurs ont fini la campagne, ils n'ont plus besoin de résumés. Mais s'il y a de la demande, pourquoi pas...
La suite et fin des CR m'intéressent très fortement alors oui, il y a de la demande ;) et je ne suis certainement pas la seule !
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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Bon, celui-là, personne ne me l'a demandé, mais tant pis, vous l'aurez quand même !
Voilà le prêt à jouer que j'avais bricolé... Et dont j'ai réutilisé le background pour étoffer un peu l'étape de mes PJ au Lac Bleu.

Voir le Fichier : Aide_de_jeu_-_Rodeur.pdf
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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Voilà le dernier résumé que j'avais mis en forme.
La suite prendra donc un peu plus de temps, il faut que je mette mes notes au propre, ce sera peut-être un peu plus succinct.

La stratégie des joueurs pour la fin de la campagne se dessine : double jeu et délation ! :mrgreen:
Dernière modification par Tax Collector le jeu. avr. 28, 2022 11:25 pm, modifié 1 fois.
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

JOURS 25 à 28

Au petit matin, un élégant navire émerge du brouillard pour accoster au débarcadère, à l'extrémité du Pont inachevé. Ses lignes harmonieuses, sa proue en arc de cercle sculptée en forme de tête de cygne, et surtout les elfes à la pélerine gris argent qui en débarquent, ne laissent guère de doute sur l'origine du voilier : la Nariamórien. Brenhaven n'a pourtant guère l'habitude d'accueillir des navires elfes. Les impitoyables oppresseurs libérateurs acclamés désirant se rendre de la Nariamórien à Brenhaven passent par la Sylve, ou empruntent la route quadrillée par les patrouilles d'Erisadán. Descendre la Waldine par bateau représente un détour considérable.

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Sans attendre, une dame raffinée fait signe à son escouade : les soldats forment une haie serrée autour d'elle. Ils montent les escaliers menant à la ville, passent devant l'Auberge du Pont puis sous l'Arbre-Guet qui surveille l'entrée du Pont. Les vigies postées là n'en croit pas leurs yeux. Un faucon s’envole aussitôt pour prévenir l’abbaye. Peu après, une patrouille menée par Tharivel intercepte les nouveaux venus juste sous les fenêtres de l'Auberge de l’Épée, attirant l'attention des aubergistes. La dame montre un pendentif, le capitaine paraît surpris, une discussion s'engage, les aubergistes comprennent vite qu'ils vont avoir une nouvelle cliente, que cela ne plaît pas du tout à l'oncle de leur serveur, mais qu'il doit s'incliner devant une autorité supérieure à la sienne.

Bougnat, apporte-nous du vin ! Celui des noces et des festins !

La troupe d’une dizaine de soldats débarque ainsi sans prévenir et réquisitionne l’auberge. Les clients sont sommés de libérer les chambres sur l’heure. La taverne est vidée de ses occupants. La dame elfe ne manque pas d’exigences. Elle s’installe dans le dortoir à l’étage – la pièce la plus spacieuse – et fait aussitôt retirer les paillasses au profit de lits, armoires et tapis issus des chambres de luxe, impose un double nettoyage aux aubergistes, puis réclame des fleurs en pot. La chambre devra être prête pour le soir même. Ses gardes occuperont les chambres individuelles. Par ailleurs, elle exige que Tanorivel soit mis à son service pendant son séjour. Celui-ci constate que l'étrangère connaît son nom.

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Le jeune demi-elfe devra venir recueillir les souhaits de son auguste cliente pour son repas du soir, le lui apporter dans sa chambre, répondre à ses questions sur la région et la divertir en chantant quelques chansons locales. Il convient de l’appeler « sa très gracieuse seigneurie ». Un éventuel paiement n'est même pas évoqué, à la grande joie de Sigmund : les clients trop riches et trop généreux leur ont toujours causé des problèmes, comme Rafael, Médéric, Hildibald...

Tanorivel ne rechigne pas à la tâche, au contraire. Le bougre a plusieurs raisons de faire du zèle : en apprendre davantage sur cette dame mystérieuse, bien sûr, mais aussi prouver à son oncle qu'il respecte les vertus de l'ordre de chevalerie de sa mère, notamment la discipline et le panache, afin d'obtenir sa confiance et une certaine épée. Et lui faire avouer qu'il est La Flèche, tant qu'à faire ! Bref, servir d'écuyer à une elfe de haute lignée lui paraît donc opportun. Il propose même de la suivre toute la journée, ce que la dame finit par accepter.
Pendant ce temps, Erisadán installe un cordon de sécurité autour de l'auberge. L'auguste cliente ne tarde pas à sortir pour inspecter la petite troupe. Elle refuse catégoriquement que deux arindeäls stationnent avec la dizaine de soldats. Le commandant doit ravaler sa colère et ordonne aux enchanteresses de retourner à l'abbaye.

Laisse-moi devenir... L'ombre de ton ombre...

Le lendemain, sa très gracieuse seigneurie rend visite aux enfants prodiges ramenés par les elfes il y a trois semaines : Éléonore d’Orville, Lotta et Eivor. Comme promis la veille, Tanorivel ne la quitte pas d'une semelle. Les elfes qui surveillent les enfants - avec plus ou moins de discrétion - font preuve d'une politesse exquise quand la dame se présente. En fait, ils frisent même l'obséquiosité... Le demi-elfe comprend vite qu'elle représente la reine des elfes. Tanorivel profite de l'occasion pour prendre les soldats de haut - juste retour des choses.

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La dame a un entretien avec chaque enfant prodige, évoquant « le grand renouveau à venir ». Les enfants ont hâte de participer à cet « événement merveilleux » qui rendra le monde meilleur. Tanorivel doit cependant quitter sa seigneurie lorsque celle-ci ausculte les enfants. Le comportement des enfants l'inquiète, les précautions prises par la mystérieuse cliente ne font qu'accroître son trouble.

Le soir, sa très gracieuse seigneurie invite Tanorivel et Klaus à sa table. Elle pose de nombreuses questions, parfois très personnelles, et insiste particulièrement sur la mère du demi-elfe, Serindewen, et son oncle Tharivel. Tanorivel n'esquive pas les questions et pousse Klaus à parler de sa mère. Si la dame s'efforce de rester neutre, elle ne peut masquer son intérêt, le demi-elfe devine donc qu'elle était proche de Serindewen.
Le lendemain, Tanorivel visite Fort Greifstark avec sa très gracieuse seigneurie, ce qui lui permet de repérer les lieux et de snober ostensiblement Alasaril - ce qui n'a pas de prix !

Je vous ai apporté des bonbons...

Tanorivel a rappelé à ses amis l'embrigadement des enfants prodiges par les elfes, leurs paroles inquiétantes, leur importance aux yeux des elfes.

Sigmund décide de tenter une expérience : il raffine le sable rouge et en fait des berlingots, qu'il pourrait donner à un des enfants prodiges. Sa réaction devrait être instructive. Peut-être l'enfant se libérera-t-il de l'enchantement des elfes ? Ou développera-t-il de nouveaux pouvoirs, qui pourront donner un indice sur ce fichu renouveau tant attendu ?

Le lendemain, Sigmund élabore un plan pour faire consommer un bonbon à Lotta ou Eivor sans que l'on puisse remonter jusqu'à lui - un vague scrupule l'empêche de donner le berlingot à Éléonore, lors d'une des fréquentes visites de la fillette. L'impitoyable truand, qui rêve d'assassiner la moitié de la ville, ne peut réprimer un élan de compassion pour la famille Orville... Après tout, elle les a aidés à sauver Ermelinde et son enfant. D'un autre côté, le baron est solvable, ce qui reste bien sûr suspect !

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Un elfe en livrée grise vient interrompre ses réflexions. Le hobbit sursaute. Sigmund est toujours nerveux quand un elfe l'accoste tandis qu'il prépare un mauvais coup. Certes, la présence de celui-ci ne devrait pas le surprendre. Sa très gracieuse seigneurie laisse toujours deux membres de son escorte à l'auberge pendant les tournées d'inspection, notamment pour s'assurer que l'établissement n'accueille aucun autre client. Klaus fait malgré tout travailler l’ensemble du personnel d’arrache-pied sur toutes les tâches de maintenance et de nettoyage sans cesse repoussées faute de temps. Le père de Tanorivel craint que l’auberge ne soit attaquée par les résistants pour frapper les elfes à la tête. Il fait remplir de nombreux seaux d’eau en prévision d’une tentative d’incendie... De son côté, Rikke, qui voit des gnomes partout, vérifie une nouvelle fois toutes les issues de l'établissement. Bref, l'atmosphère n'est pas à la fête !

Stressé, Sigmund s'efforce de sourire. Impassible, l'elfe lui apprend qu'un de ses fournisseurs demande à le voir. Le hobbit grince des dents, il espère que ce n'est pas le meunier... Mais non, il découvre un homme qu'il n'a jamais vu, qui veut lui parler d'affaires importantes. Décidément, les elfes ne sont pas meilleurs que les autres, n'importe qui peut entrer dans cette auberge ! Il ne manquerait plus que ce soit un client solvable !

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Une fois loin des oreilles pointues, l'homme se présente comme l'un des agents du Roi Leudaste Ier d’Arlande. L'espion vient de débarquer à Brenhaven et se fait passer pour un marchand. Il est temps pour Sigmund, le héros de la résistance contre le Nécromant, d'aider à nouveau son pays. Il faut profiter de l'opportunité et frapper l'ennemi ! C'est-à-dire ? Tuer l'émissaire de la reine des elfes ! L'espion lui promet de lui faire fuir le pays et de le récompenser grassement une fois l'acte accompli.

Sigmund plisse les yeux. Il entend presque, à l'étage au-dessus, Rikke répéter... C'est le gnome ! C'est le gnome !
Se pourrait-il que... La druidesse a raison !

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Sans se départir de son calme, Sigmund fait mine d'accepter la demande. Il se souvient que, sous l'un de ses déguisements supposé, Tawyn / Hildibald est particulièrement friand de sa bière. Il propose donc à l'espion de trinquer à leur accord, sa toute dernière cuvée est d'ailleurs prête à être consommée, une bière épicée aux reflets irisés. Vous m'en direz des nouvelles ! Sigmund verse à l'individu enthousiaste une chope pleine de somnifère pétillant. Il espère que, cette fois, il n'a pas confondu avec un excitant. L'homme s'effondre... et redevient un gnome !

Sigmund prévient aussitôt Rikke. Le brasseur et la druidesse ligotent Tawyn, puis le réveille pour l'interroger. Sans paniquer, le complice de Carmichaël renouvelle son offre. Après tout, ils luttent contre un ennemi commun, il est temps de laisser leurs anciennes querelles de côté... Il sous-estime cependant la rancune des aubergistes. Rikke prévient aussitôt les elfes qu'elle a découvert un complot ! Carmichaël, qui dissimule une armée au nez et à la barbe du prévôt, a planifié l'assassinat de l'émissaire de la reine et la prise de contrôle de la ville.

Rêver ! Un impossible rêve !

Tanorivel et sa très gracieuse seigneurie, qui retournaient tranquillement à l'auberge de l’Épée, voient soudain leur escorte décupler. La dame elfe doit insister pour retourner dans les quartiers qu'elle a choisis, plutôt que d'être escortée jusqu'au quartier général de l'armée elfe, à l'ancienne abbaye.

Sigmund a un petit pincement au cœur quand un Tawyn terrifié est remis aux elfes. Ensuite, les choses vont très vite. L'armée elfe se poste aux deux extrémités du passage sous le pont.

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Tharivel, à la tête du guet, se rend à l'Auberge du Pont et arrête Carmichaël et ses complices. Erisadán, avec un escadron entier de soldats, prend d'assaut la bâtisse où Carmichaël avait caché sa petite armée, de l'autre côté de la Waldine. L'affrontement est violent, les pertes sont lourdes des deux côtés, mais le commandant elfe en ressort vainqueur. Et littéralement couvert de sang. Les quelques citadins qui ont observé les évènements depuis leurs fenêtres n'osent croiser son regard.
Le lendemain, les aubergistes apprennent que Carmichaël, Tawyn, Merlen et un certain Telgar - dont ils ignoraient tout - vont être enfaytés. Le niveau d'alerte mont d'un cran. La tournée d'inspection de l'émissaire prend un peu de retard - elle ne pourra visiter l'abbaye que le jour d'après.

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Rikke est extatique ! Sigmund ne peut réprimer un frisson. La culpabilité ? L'horreur de l'enfaytement ? Le brasseur n'a guère le temps de se poser la question. Il doit continuer à gérer l'encombrante bande de voleurs que les aubergistes ont rassemblé au fil des jours. Tout le monde semble le prendre pour le nouveau patron de la pègre locale. Même les ifriers, apparemment, puisque le lendemain ceux-ci viennent, à leur tour, lui demander d'assassiner sa très gracieuse seigneurie ! Sigmund soupire. Il suffit donc de vouloir suriner tout ce qui passe pour subir une telle réputation ? Si encore il avait pu supprimer Canaan...

Le hobbit manie cependant mieux le pipeau que le poignard. D'un air navré, il explique à l'envoyé des ifriers qu'il aurait volontiers accédé à sa demande, tout-à-fait raisonnable, pertinente, opportune, tout ça tout ça... Hélas, hélas, depuis que le complot de Carmichaël a été éventé, les elfes ont triplé l'escorte de l'émissaire, les aubergistes ont tout le temps deux soldats sur leur dos, qui surveillent leur moindre fait et geste, aucun instrument plus dangereux qu'un couteau à beurre émoussé ne peut s'approcher de la dame elfe... Non, vraiment, ça aurait été avec plaisir mais là, ça va pas être possible.

Parce que les fleurs sont périssables

Pour sa dernière inspection à l'abbaye, sa très gracieuse seigneurie prie son écuyer de rester à l'auberge. Les arindeäls ne le laisseraient pas visiter leur quartier général. Tanorivel hoche la tête. Leurs secrets seraient donc à ce point inavouables... Qu'à cela ne tienne ! Il organise une entrevue avec son oncle. Il doit beaucoup insister - le capitaine est très occupé, après la découverte du complot de Carmichaël - mais, après tout, les elfes ont une dette envers l'Auberge de l’Épée.

La ville est d'ailleurs, aujourd'hui, privée d'auberge : la leur est toujours privatisée par sa très gracieuse seigneurie et la concurrence a été fermée par les autorités. Sans l'ombre d'un scrupule, Rikke et Sigmund installent aux halles un bistrot éphémère, avec la bénédiction de Gretella, qui leur permet d'encaisser un juteux bénéfice.

Pendant ce temps, Tanorivel reçoit son oncle dans sa chambre, après avoir pris soin de calfeutrer sa fenêtre. Il lui raconte tout ce qu'il sait. Décidément, la mode est au grand déballage. Lui et ses amis ont résolu les deux plus grands mystères de Brenhaven. Quelle est la source de la magie qui imprègne le Valseptente, découverte au fin fond du Temple du Serpent. Et qui est la Flèche, assis juste en face de lui.
La première révélation fait mouche. Les ossements d'un grand dragon vert reposent donc à la source d'un affluent de la Waldine, inondant la région de sa puissance magique toujours vive. Mais son esprit rôde toujours, prêt à prendre sa revanche - en tant que dracoliche ?
La deuxième le laisse de marbre. Tu fais erreur. Mon visage se cache bien sous le masque de La Flèche. Mais ce n'est pas moi. Tharivel retire le collier caché sous sa tunique. Il semble vieillir de plusieurs décennies en un instant. D'une voix lente, il apprend à son neveu les plus terribles secrets des elfes de la Nariamórien.

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Au cœur de notre forêt féerique se dressaient les maudrials. L’aura magique de ces arbres-dieux titanesques a longtemps préservé la jeunesse de notre peuple. Mais il y a plusieurs siècles, ils ont commencé à péricliter, j'ignore pourquoi. Depuis une cinquantaine d’années, nous avons recommencé à vieillir. D’abord lentement, puis aussi vite que les humains après la mort du dernier maudrial, il y a vingt ans. Hélas, nous n'avons pas la fertilité du peuple de ton père ! Nous sommes donc menacés d’extinction.

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Nous avons soigneusement caché notre mortalité retrouvée, pour ne pas montrer de signe de faiblesse que nos ennemis auraient pu exploiter. Nos druidesses, les arindeäls, ont enchanté des colliers de glamour permettant à chacun d'entre nous de conserver l'apparence de la jeunesse. Beaucoup ont trouvé dans ce mirage une échappatoire... D'autres ont cherché une solution. Nous devions sortir de notre forêt pour trouver une source de magie permettant de faire pousser de nouveaux maudrials.

Il y a sept ans, lors de la guerre contre le Nécromant, un incident permit à Aínulaurië, la doyenne des arindeäls, de deviner le potentiel magique de la terre de Brenhaven. Une arindeäl y avait apporté des graines de notre grande forêt. Au milieu de la ville, elles se mirent à pousser à une vitesse folle pour former un bosquet vivace, rendant plusieurs pâtés de maisons inhabitables. Ayant besoin d’énergie magique pour subsister, les arbres féeriques ont puisé dans leur environnement. En plus de l’énergie de la terre, ils absorbèrent partiellement... celles des habitants. Les plus sensibles perdirent progressivement l’usage de leur sorcelet. La croissance de ce que les hommes appelèrent bientôt la Sylve s'arrêta quand elle parvint à un équilibre entre ses besoins en magie et ce que la terre et ses habitants pouvaient fournir.
Le phénomène offrit à Aínulaurië l’espoir de faire croître sur cette terre de nouveaux maudrials, et par là même restaurer l’immortalité de notre peuple. Elle a étudié les propriétés du sol et de ses habitants. Ses tentatives de faire pousser d’autres sylves se heurtèrent toutefois au manque d’énergie magique, mobilisée presque entièrement par la première...

Je ne sais pas exactement comment Aínulaurië compte faire renaître les maudrials. Mais je suppose que l’enlèvement des enfants prodiges cache quelque sinistre dessein ! Même si cela ne me plaît pas, mes serments m'obligent à obéir aux ordres. J'ai cependant fait une exception... J'ai laissé La Flèche s’emparer de mon collier de glamour pour pouvoir se déguiser et agir impunément. Ainsi peut-il protéger les enfants prodiges là où je suis limité par mon alignement loyal-bon ma loyauté à ma Reine.


Pour atteindre... L'inaccessible étoile !

Je ne devrais pas te révéler tout ceci. Mais tu as peut-être découvert la source de magie qui sauvera le peuple de ta mère, sans condamner celui de ton père. Nous devons prévenir Maenerin, la reine de la Nariamórien. Peut-être hésites-tu à priver les habitants du Valseptente de leurs pouvoirs magiques ? Notre peuple a déjà tant pris aux habitants de Brenhaven... Je te laisse réfléchir à la question. Mais ne tarde pas trop. Le plan d'Aínulaurië, quel qu'il soit, arrive bientôt à son terme.

Sous le choc de ces révélations, Tanorivel décide de partager une partie de celles-ci avec ses amis. Il garde sous silence le sort funeste qui attend les elfes de la Nariamórien, à brève échéance.
Rikke, gardienne du dragon, ne voit aucune objection à transmettre son fardeau aux elfes, si ceux-ci acceptent de libérer la cité, de l'aider à relever le cercle de pierres… Et, tant qu'à faire, escortent les réfugiés qui souhaitent retourner en Norlande. Les monts de Heurtevent, qui séparent l'Arlande de la Norlande, sont infestés de griffons. Le col de Kraden, le passage le plus sûr, reste impraticable à une horde dépenaillée : entre le froid, les intempéries, les géants en maraude et les élémentaires de la terre hostiles - les fameux Roule-Roche - bien peu de réfugiés arriveraient à franchir les montagnes.

La druidesse-aubergiste se prépare donc à négocier âprement « son » dragon. Elle imagine déjà les griffons, charmés par les elfes ou par elle-même, protéger les réfugiés lors de leur voyage puis transporter de nouveaux monolithes jusqu'à Brenhaven. Où est Rosa ? Il va falloir signer un contrat !

Pendant que la femme du patron échafaude des plans, Sigmund s'inquiète. Il a tout de suite compris le prix à payer : les habitants du Valseptente vont définitivement perdre leurs sorcelets... Leur fierté nationale ! Rikke met la main sur l'épaule du hobbit, en signe de soutien. Tu sais, on vit très bien sans sorcelet. Et il te reste le sable rouge...

Porter... Le chagrin des départs...

Sa très gracieuse seigneurie doit maintenant repartir. Elle demande à Tanorivel et Klaus de la raccompagner jusqu'à l'embarcadère, au bout du pont inachevé. Rikke et Sigmund s'incrustent. Au moment d'embarquer, elle laisse son escorte la précéder sur son navire et se retourne vers Tanorivel, pour lui parler. Elle lui révèle son nom, Oriëne, et la raison de son intérêt pour lui, qu'il avait déjà en partie deviné : c'était une amie de sa mère, Serindewen. Elle s'apprête à rajouter quelque chose... C'est le moment que choisissent les ifriers pour attaquer !

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Un brouillard s'est levé entre le pont et la cité. Les vigies perchées dans l'Arbre Guet, près de l'entrée du pont, ne peuvent plus voir ce qui se passe sur le fleuve. La passerelle de bois que devait emprunter Oriëne pour rejoindre son navire se flétrit et se désagrège soudain. L'extrémité de l'embarcadère pourrit à son tour. La partie du tablier sur laquelle les soldats d'Alasaril formaient une haie d'honneur s'effondre. Les elfes tombent à l'eau ! Deux forestiers sortent du fleuve, un poignard entre les dents, et coupent les cordes reliant le navire à l'embarcadère. L'embarcation commence à dériver. Une dizaine de forestiers émergent à leur tour. En un instant, les aubergistes et l'émissaire se retrouvent encerclés ! Parmi les assaillants, deux hommes en cape noire attirent l'attention de Rikke. Elle croit reconnaître des collègues.

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Les aubergistes se replient vers l'escalier le plus proche. Les deux druides, à l'allure sinistre, incantent : une nuée de vermine, mélange de chenilles processionnaires, capricornes, scolopendres, scorpions, araignées sauteuses et autres arthropodes répugnants, surgit de nulle part et se répand sur l'embarcadère !

Sigmund réagit comme à son habitude : il ouvre son sac à malices en glapissant, commence par lancer un fumigène puis répand des billes avec frénésie. Rikke, à ses côtés, fait preuve de plus de flegme : un sourire aux lèvres, elle enchaîne Vague tonnante sur Vague tonnante, faisant rouler les billes dans un épouvantable fracas. L'effet est dévastateur sur les ifriers : déséquilibrés, ébranlés, bousculés, beaucoup s'effondrent ou tombent à l'eau. Désarmé, Klaus se contente de jouer des poings quand un forestier s'approche.

Les deux druides noirs représentent un danger bien plus important. Ils se concentrent sur l'émissaire : non sans panache, Tanorivel attrape celle-ci et, grâce à sa corde magique, parvient à escalader le mur, la nuée grouillante sur ses talons. Au niveau supérieur, la porte de l'Auberge du Pont s'ouvre : Léna, la mère maquerelle, fait entrer les deux fugitifs dans la taverne. Ils parviennent à se barricader.

Au pied de l'escalier, un enchevêtrement de ronces et de sumacs vénéneux menace d'engloutir les aubergistes. Profitant que la nuée d'insectes a disparu, à la poursuite de Tanorivel et de l'émissaire, Klaus, Sigmund et Rikke décampent. Le hobbit jette un coup d'œil derrière eux, lorsqu'il grimpe l'escalier, et remarque le peu d'entrain des soldats d'Alasaril à remonter sur l'embarcadère pour arrêter les assaillants. Les quelques ifriers encore debout préfèrent de toute manière se replier. Leur cible est maintenant hors de vue et ils ont subit de lourdes pertes. Morrigan, qui essayait de nouer une alliance, ne va pas apprécier ! Sigmund râle pour la forme. C'était bien la peine de payer ce fichu impôt révolutionnaire.

Quand on a que l'amour, pour tracer un chemin...

Oriëne est sauvée. Elle se confie à Tanorivel et à Klaus. Son attitude froide, voire hautaine était une couverture pour les protéger de la vindicte d’Alasaril s’il découvrait les liens qu’ils partagent. Malheureusement, l'attitude de Tanorivel lors de leur visite à Fort Greifstark risque de lui attirer tout de même des ennuis, quand elle ne sera plus là pour le protéger.

L'émissaire rembourse largement son séjour à l’auberge en donnant à Klaus une fortune en bijoux elfiques, d’une valeur totale de 2000 pièces d’or. Elle confirme à Tanorivel tout ce que son oncle lui a déjà expliqué. Le fils de Klaus comprend qu'il est en partie à l’origine du plan visant à faire naître des demi-elfes. Oriëne lui demande de surveiller l’évolution de la situation à Brenhaven. Elle insiste, il faut se méfier de la doyenne des arindeäls, Aínulaurië. Si jamais quelque chose d’« extraordinaire » devait se passer – elle ne précise pas quoi – ils doivent immédiatement la prévenir et quitter la ville pour fuir le plus vite et le plus loin possible, en évitant les forêts. Pour couvrir leur fuite, elle leur confie une jarre de brume, capable de susciter un brouillard sur 30 mètres de diamètre autour de son porteur, pendant une heure.

Pour la contacter, Oriëne leur confie enfin les pétales séchés d’une étrange fleur jaune. Elle a planté elle-même cette fleur dans la forêt elfique, et s’y rend en rêve régulièrement. En brûlant ces fleurs comme de l’encens avant de se coucher, un dormeur visitera le même endroit. Ils pourront alors se laisser des messages tracés dans la terre, ou se parler directement s’ils sont présents en même temps.

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Et forcer le destin... À chaque carrefour !

Hélas, le jour suivant, les statues d'Augustus Maggiere annonce une terrible nouvelle : en amont du fleuve, le navire de l'émissaire a été attaqué par les ifriers. Il n'y aucun survivant, le navire a coulé avant même d'arriver au Lac Bleu. Le niveau d'alerte, qui était déjà passé à Malatîl « oeil sous le soleil » après la découverte du complot de Carmichaël (alerte jaune), passe maintenant à Culiunatîl « oeil au crépuscule » (alerte orange). Les patrouilles du guet sont non seulement renforcées mais également doublées d'une escouade elfe, composées d’un officier, de cinq archers et cinq épéistes. Les personnes munies d'un laisser-passer ne pourront plus échapper à une fouille en règle.

Sous le choc, Tanorivel essaye aussitôt d'entrer en contact avec Oriëne. Il espère que l'amie de sa mère a survécu, capturée par les ifriers ou les arindeäls. Dans sa chambre, il brûle une pétale à la flamme d'une bougie et la laisse se consumer dans une coupelle. Assis sur sa chaise, il respire les fumées épicées qui se dégagent et ne tarde pas à tomber dans une sorte de torpeur... Tanorivel se retrouve à l’endroit où pousse la fleur d’Oriëne, dans la forêt onirique. Là, il y découvre son testament, des mots écrits précipitamment dans la terre humide. L'émissaire de la reine, en attendant le coup fatal, est entrée en transe pour délivrer un dernier message au fils de sa meilleure amie. Un avertissement. Une supplique. Les forces d’Aínulaurië nous attaquent. Préviens la Reine. Vous êtes tous condamnés. Pardonne-moi de ne pas avoir su l’empêcher.

Le demi-elfe prévient aussitôt son oncle. Tharivel accepte de le guider : voyager en rêve dans la forêt elfique s'avère périlleux, mais cela reste le meilleur moyen de parvenir jusqu'à la reine au nez et au menton glabre des partisans d’Aínulaurië.

Avant cela, les aubergistes ont toutefois plusieurs choses à terminer.
Dernière modification par Tax Collector le dim. mai 22, 2022 5:35 pm, modifié 1 fois.
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Humphrey B
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Humphrey B »

C'est toujours aussi cool, merci !
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

JOURS 29 à 32

Après la disparition de leur némésis et les révélations de Tharivel, les aubergistes vont courir plusieurs lièvres à la fois. Ceux-ci se cachent dans les endroits les plus divers...

Dans le cœur de Lena

L’Auberge du Pont est fermée, mais Lena a été provisoirement nommée gardienne des lieux par les elfes. Elle a échappé à l’enfaytement grâce à l’intervention d’une des clercs du margrave, une certaine Johanna, qui s’occupait en secret de sa plainte contre son ancien patron. Carmichaël avait détourné la récompense donnée aux prostituées pour porter les enfants des elfes, en leur faisant payer un loyer prohibitif ainsi qu’un dédommagement pour le manque à gagner.

Pendant que les deux femmes réunissaient des preuves, le complot de Carmichaël a été découvert et dénoncé par Rikke. Le témoignage de Lena a encore alourdi les charges qui pesaient sur l’incarnation du mal le propriétaire de l’Auberge du Pont. Le coup d’état qu’il préparait suffisait déjà largement à le faire enfayter.

La mère maquerelle se retrouve toutefois dans une position inconfortable. Le temps que l’Auberge du Pont soit mise aux enchères, elle doit travailler directement pour les elfes, soucieux de la sécurité de leur future progéniture… En espérant que le commandant de leur armée ne découvre jamais, au grand jamais, qu’elle a fait évader Ermelinde, qui portait son enfant. Heureusement, Erisadán est persuadé que Carmichaël retient la mère et l’enfant en otage quelque part, même si le bougre n’a pas avoué et que les arindeäls ont été incapables de les retrouver. Toujours à la recherche de son héritier, le commandant sème la terreur en ville et dans les alentours…

Bref, quelque peu dépassée par la situation, consciente qu’elle n’est pour les elfes que la bergère de leur troupeau de métis, Lena appelle à l'aide des personnes de confiance.
D'abord son frère, Bvorn, un ancien berserker devenu docker, qu'elle engage comme videur.
Ensuite, les complices de l'évasion d'Ermelinde, qui sont censés savoir s'occuper d'une taverne : les tenanciers de l'Auberge de l’Épée. Elle leur ouvre grand les portes du donjon du dragon avide de l’Auberge du Pont…

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L’établissement recèle encore quelques secrets !

Dans le repaire de Carmichaël

En fouillant les lieux de fond en comble, Sigmund et Tanorivel finissent par trouver ce qui a échappé aux elfes. Les notes de Carmichaël, que le hobbit commence à compulser frénétiquement. Et un village entier de lutins, qui accomplissaient de multiples tâches pour les gnomes – par exemple, distribuer les jetons dans le casino. Il n’y avait donc pas de machinerie complexe, juste de la main d‘œuvre invisible !

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Les lutins apprennent aux aubergistes comment Carmichaël dissimulait son armée privée : grâce à une baguette de rapetissement, ramenée de la forêt féérique. Ils confirment les mauvaises habitudes des elfes, qui ont réduit en esclavage toutes les fées qui passaient à leur portée. Sigmund est écœuré et doit à nouveau étouffer un élan de compassion envers les gnomes. Ce qui ne lui prend guère qu’une minute.

De son côté, Morrigan ouvre la cache qu’il avait repéré lors d’une précédente visite. Avant de devenir l’Auberge du Pont, le bâtiment abritait le siège de la guilde des ifriers. Le maréchal-ferrant récupère une lettre que lui avait laissé son père, membre influent de la guilde. Une mise en garde sans équivoque contre les ifriers.

En quittant les lieux, Sigmund croise un Turdan désorienté, tout juste sorti des griffes des arindeäls. Comme Lena, le mercenaire ne faisait pas réellement partie du petit cercle de conspirateurs réunis par l'empereur-démon Carmichaël. Celui-ci ne lui donnait des instructions qu'au compte-goutte. Peut-être ne faisait-il pas assez confiance à ce spadassin vénal et sans imagination ? En tout cas, Turdan a échappé à l'enfaytement, même si les elfes l'ont longuement interrogé sans lésiner sur les sortilèges, le laissant confus, faisant de lui une cible facile.
Les yeux du hobbit se mettent à briller. Turdan a manqué de peu de les tuer, Morrigan et lui, lors d'une certaine intrusion, il y a presque quatre semaines. Sigmund n'est pas du genre à rater une aussi belle occasion, lorsqu'elle se présente. Sans hésiter, il porte la main à sa ceinture et dégaine... sa bourse. Il engage le mercenaire !

Les jours suivants, en toute discrétion, Tanorivel et Rikke aident Lena à faire tourner l’Auberge du Pont. Klaus n’est pas dupe, mais il laisse faire. Il connaît le passé douloureux de Lena.

Sur les traces du vieux chenu

Rémisiel, l’aventurière que les aubergistes ont sauvé dans le temple du Serpent, a été convaincu par Sigmund de retrouver le vieux chenu, ce nécromancien à la petite semaine qui l’avait envoyée sciemment à la mort. Seule la soif de vengeance pouvait dépasser l’appât du gain dans le cœur d’une aventurière aussi chaotique neutre égoïste. Il faut dire que Rémisiel était née sous une mauvaise étoile. Effrayés par les augures, ses parents hauts elfes l’avaient abandonnée dans un monastère de la Flamme. La jeune femme l’avait quitté dès que possible – ces scélérats aux oreilles rondes voulaient la faire travailler ! Elle est devenue voleuse, puis fléau des auberges aventurière.

Le brasseur-alchimiste-cambrioleur l’a donc manipulée sans scrupule, pour la détourner d’autres projets – comme raconter partout que les aubergistes ont trouvé le trésor d’un dragon... Ou pire, essayer de le dérober ! Sigmund est persuadé que le vieux chenu se cache dans le camp de réfugiés. C’est sûr, ce nécromancien minable appartient au culte du dieu indicible et sans nom de Canaan ! Qui rêve de brûler Brenhaven, y compris l’Auberge de l’Épée, y compris sa propre brasserie ! Avant d'invoquer une horde de morts-vivants encore fumants !

La haute elfe se montre en effet revancharde, son désir de représailles devient vite une obsession. Elle multiplie les rapports auprès du hobbit, qu’elle considère comme le nouveau parrain de la pègre locale – elle n’est pas la seule à le penser. Il n’y a cependant aucune trace du vieux chenu parmi les réfugiés.

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La religion du dieu sans nom n’a qu’un seul prêtre, Canaan, et aux yeux de la voleuse ses deux vicaires ressemblent à de simples sicaires. Rémisiel précise sa pensée : les prêches du passeur dissimulent sans doute de noirs desseins, mais ceux-ci se limitent sans doute à du racket, une arnaque, voire du pillage en bande désorganisée.

Son quadrillage du camp des réfugiés lui a cependant permis de dénicher une véritable cour des Miracles, où des charlatans, des marchands d’amulettes et des diseuses de bonne aventure rencontrent un certain succès auprès des bons bourgeois de Brenhaven. Surtout une certaine voyante, Andréva : aucun secret n’échapperait à sa boule de cristal. Qui n’est pas vraiment en cristal, mais dans une matière opaque, blanche, avec des reflets irisés.

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Sigmund fait aussitôt le lien avec une certaine perle géante. Il avait mené sa petite enquête, mais le colporteur qui avait acquis l’objet à Eaux Bleues avait été détroussé après son départ de Brenhaven. Il soignait ses blessures à l’hospice de Brenhaven, sur l’île des potames. L’homme regrettait amèrement de ne pas avoir accepté l’offre de la meilleure receleuse d’une honnête marchande de Brehaven, Shala Petiterivière. Il espérait vendre l’orbe à un meilleur prix à un notable de Verdrag ou à un noble de la capitale, en villégiature à Kald… Mais des bandits de grand chemin avaient mis fin à ses rêves de fortune. La discussion avait au moins permis au hobbit de trouver un débouché aux bijoux maudits ramassés au Temple du Serpent… Shala Petiterivière allait lui permettre d’améliorer encore sa trésorerie.

Dans le dos de Klonk

Le camp des réfugiés attire ainsi l’attention des aubergistes. Tanorivel pousse ses amis à organiser une soupe populaire. Il veut prouver à son oncle qu’il est capable de générosité, une autre des vertus prônées par l’ordre de chevalerie de sa mère. Il ne lui restera plus ensuite qu’à démontrer sa discipline pour être digne de porter une certaine épée…

Rikke n’est pas difficile à convaincre. Il lui arrive parfois de se souvenir qu’elle défendait les droits des exilés et des exploités, avant de s’investir dans la gestion d’une auberge et de sympathiser avec une collaboratrice.

Les réfugiés se montrent méfiants au début. Les plus inquiets tendent de dissuader les autres, mais ventre affamé n’a pas d’oreilles. Bientôt, les aubergistes peinent à faire face à la demande, il faut vite aller chercher un nouveau chaudron dans la cuisine d’Alfred.

Pendant la distribution, les philanthropes constatent qu’une étrange épidémie sévit chez les réfugiés : une maladie entraînant des éruptions épidermiques purulentes se développe dans le camp ! Seul Canaan, le passeur, semble capable de l’endiguer : il guérit miraculeusement plusieurs malheureux. Le soi-disant prophète gagne ainsi de nouveaux adeptes.

Une enquête rapide révèle le pot aux roses. Rikke se rend compte que l’éruption cutanée est factice. Les nombreux adeptes du déguisement, parmi la petite troupe, identifient une mixture collante, rougeâtre et grumeleuse. Gondrace et Médéric utilisent un cosmétique semblable pour se faire passer pour le valet du baron des rats, un bossu pustuleux. Les victimes de l’épidémie semblent pourtant sincères : les sbires de Canaan ont dû appliquer l’onguent pendant leur sommeil. Les taudis du camp ne sont guère sûrs ! Et pour les guérir, le passeur se contente d’appliquer… une sorte de démaquillant !

Sigmund se fait un plaisir de ridiculiser son dernier ennemi – maintenant que Carmichaël n’est plus là, il faut bien qu’il s’occupe. Bien sûr, les représailles ne vont pas tarder… Il faut donc les devancer ! Les aubergistes organisent une embuscade. Le caïd brasseur demande à ses lieutenants – Turdan, les deux jumeaux Gondrace et Médéric, ainsi que Rémisiel l’aventurière – de se dissimuler parmi les réfugiés et de le suivre discrètement. Rikke, Morrigan et lui vont poser leur chaudron de soupe dans les endroits les plus exposés du camp. Tanorivel préfère se joindre aux sbires alliés du hobbit.

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Lorsque Klonk le demi-ogre surgit pour intimider les trois philanthropes, il est aussitôt transformé en pelote d’épingles ! Le nain qui l’accompagne voit le colosse s’effondrer, lardés de flèches et de carreaux d’arbalète. Il se rend aussitôt.

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Rikke soigne le demi-ogre, pour faciliter son transport jusqu’au bac de Canaan, à la fin de la journée. Quand ses deux alliés s’effondrent à ses pieds, le vieux norlandais n’en mène pas large.

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Sigmund passe un savon au passeur : les deux brutes qui devaient me passer à tabac sont presque passées de vie à trépas, mes hommes sont passés en force, les tiens l’ont senti passer, la chance est passée sous ton nez, maintenant le camp est passé sous mon contrôle, si tu ne veux pas y passer, tu dois passer ton chemin.

Le message est passé ! Sigmund commence à passer maître dans l’art de la menace. Le départ de Canaan et de ses complices ne passe pas inaperçu ! Mais il est temps de passer à la suite, le temps passe si vite…

Dans la tête des statues vivantes

Rosa continue ses expériences, essayant de communiquer voire d’éveiller ses sœurs de pierre. Le sortilège Détection des pensées lui permet d’entrer en contact avec l’esprit enchâssé dans chacune d’elles.

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Elle a déjà compris que chaque statue, dont elle-même, porte l’empreinte de son créateur, une partie de ses souvenirs, de sa personnalité. Lors d’un échange avec Aurelius Maggiere, la statue des Halles, Rosa comprend qu’elle est elle-même sous contrat. Mais avec qui ?

En pleine réflexion, Rosa découvre Mazélie dans son laboratoire. L’encyclopédiste lui avait sauvé la vie, sur les rives du Lac Bleu, lorsque leur petit groupe d’explorateurs avait été attaqué par des goules. Rosa ne sait pas grand-chose d’elle – Mazélie serait une magicienne ayant perdu son grimoire - mais après tout l’Auberge de l’épée se montre peu regardante sur ses alliés. Les deux femmes partagent le même goût pour les livres et ont plutôt sympathisé. Mais pas au point de laisser Mazélie investir son laboratoire sans qu’elle n’ait été invitée ! Alors que Rosa est sur le point de protester, Mazélie lui montre le livre que la statue vivante avait volé à l’académie : le fameux Traité élémentaire de l’art de commander aux forces magiques naturelles pour acquérir la connaissance des sciences secrètes. La magicienne annonce à l’ensorceleuse que le grimoire est piégé. Elle le confisque, pour son propre bien. Mais elle accepte volontiers de l’aider à libérer les statues : ce projet lui semble du plus haut intérêt.

À force de discuter avec Aurélius, Mazélie et ses amis, Rosa parvient à la conclusion qu’elle a dû conclure un contrat avec elle-même, ou que sa créatrice lui a imposé une sorte de contrat. Mais comment en savoir plus ? Le sortilège Détection des pensées ne lui est d’aucune aide. Il ne fonctionne que sur une créature pensante dans son champ de vision. Même en se regardant dans un miroir, Rosa ne discerne que sa volonté d’en apprendre davantage. En désespoir de cause, Rosa s’en remet à son plus vieux sortilège : Pierre réticulaire. Celui-ci enchante des pierres, permettant à leurs porteurs de converser par télépathie. Elle lance le sort sur elle-même, n’est-elle pas une pierre vivante ? Elle entre alors en communication avec une partie intime d’elle-même, d’une manière inédite. Son cœur de pierre est mis à nu et elle peut enfin apercevoir le motif magique qui l’anime : une version extrêmement complexe d’un sortilège d’enchantement, entrelacée sur elle-même pour former un glyphe à trois dimensions. Une vision fugace de Rosa – l’originale – l’assaille, traçant ce schéma au cœur de la pierre par télékinésie et lui murmurant... J’ai créé une vie à mon image, l’acte démiurgique et démagogique par excellence. Mais je ne vais pas faire comme ces dieux qui exigent obéissance de leur création. Je vais partir très loin pour t’offrir une liberté complète. Privée de modèle, tu pourras devenir ce que tu veux. Privée de baptême, tu pourras choisir ton nom. Privée de parent à qui plaire, tu n’auras que toi-même à satisfaire.

Sigmund fait le lien avec les golems : chaque statue vivante doit être animée par un schéma détaillant son contrat avec la cité, comme un golem est animé par un parchemin contenant des instructions. Ou comme un malfrat qui prête serment au nouveau caïd de la pègre. Il suffit donc de modifier le schéma pour libérer les statues, en lui donnant la même forme que celui de Rosa, dont le contrat est simple. Fay ce que vouldras !

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Dans les bottes de Carmichaël

Sigmund continue d’étudier les archives de Carmichaël, qui révèlent d’innombrables intrigues et de périlleux projets. L’aubergiste prévoyait d’assassiner Tharivel et de faire enfayter Klaus – décidément, il avait une dent contre la famille de Tanorivel ! Sigmund est fasciné par la manière dont Carmichaël entendait faire élire un de ses comparse à la place de Klaus ou prendre le contrôle de la Vieille Garde. Il y voit là une source d’inspiration. Qu’est donc devenu le hobbit ?

Rendu ambitieux par ses lectures, Sigmund caresse l’idée d’acquérir l’Auberge du Pont grâce au trésor du dragon. Mais son agenda est de plus en plus chargé : brasser de la bière, créer des substances alchimiques, comploter contre les elfes, diriger une guilde de voleurs, tout cela lui prend du temps, beaucoup de temps. Aussi, quand son associée, la meilleure alliée des aubergistes, l’amante de Tanorivel, l’incontournable collaboratrice Gretella, lui annonce son intention de participer aux enchères, il lui donne sa bénédiction.

Le Duntak suivant, 1er jour du mois des Fleurs, l’Auberge du Pont est donc vendue aux enchères. Gretella les emporte haut la main : son offre dépasse largement celle des autres acheteurs. Morrigan reconnaît parmi ceux-ci un ifrier fort dépité.

Gretella veut faire de l’ancienne tanière de Carmichaël un établissement plus sélectif que l’Auberge de l’Épée, destiné à la bonne société de Brenhaven plutôt qu’aux marchands de passage. Elle pourra y écouler ses vins et ses liqueurs les plus chers. Bien sûr, le Rouge Potame continuera de couler dans les gosiers des travailleurs, grâce à son association avec Sigmund. L’empire commercial de la guildmestre s’étend peu à peu !
Rikke et Sigmund n’ont rien contre, puisque Gretella ne compte pas faire concurrence à l’Auberge de l’Épée, mais plutôt partager le marché. Il faut seulement espérer que Tanorivel continue de lui plaire, histoire que le propriétaire de l’Auberge du Pont ne redevienne pas leur ennemi juré. Une fois, ça suffit !
La guildmestre a conservé la majeure partie du personnel, promu Lena et nommé Johanna intendante. Elle demande à Rikke et à Tanorivel de lui donner un coup de main. Il faut rouvrir, et rouvrir vite.

Car le lendemain, 32ème jour du printemps, est férié. Comme tous les ans, la plus grande et la plus célèbre des courses de potames va ébranler les murs de la cité ! Surnommée selon les quartiers « les Quatre kilomètres de Brenhaven » ou « la Grande Boucle », cette compétition bruyante commence et finit dans les Halles. Les pachydermes vont faire le tour de la ville, à travers les rues, la Waldine et la Petite Waldine.

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L’engouement de Brenhaven pour ce « spectacle fascinant », selon les termes d’Alasaril, n’est plus à démontrer. Les paris s’envolent, chaque habitant de la ville mettant un point d’honneur à miser sur l’un des concurrents. Cette année, un elfe va même prendre le départ : Alasaril a persuadé Vanediel, le meilleur cavalier de la Nariamórien, de s’aligner.
Pour l’occasion, l’ancienne Auberge du Pont rouvre ses portes. L’établissement est renommé « Auberge des Trois Dames » en l’honneur de sa propriétaire, Gretella, et des deux tenancières, Lena et Johanna.

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Gretella harcelait Sigmund pour que celui-ci s’investisse dans la course : il fallait profiter de l’occasion pour faire de la publicité au Rouge Potame ! Les notes de Carmichaël lui ont fourni une solution. Le bougre avait ourdi un plan pour se faire une petite fortune sur le dos des parieurs – et pouvoir payer ses mercenaires. Sigmund le reprend à son compte. La veille de la course, il organise un grand banquet à l’Auberge de l’Épée et annonce sponsoriser la championne de l’année précédente, une hobbit nommée Lora. Elle portera la casaque Rouge Potame ! En même temps, il parie une grosse somme sur une outsider à la cote très élevée : Magda, une jeune fille du quartier du Port, inconnue jusqu’alors. Carmichaël avait persuadé Lora de perdre la course et de faire gagner Magda, une discrète mais excellente cavalière, à qui il avait trouvé une monture. Sigmund rassure les deux concurrentes : il tiendra les engagements de Carmichaël, payera le remède dont la mère de Lora a besoin, versera à Magda un pourcentage des gains, si les deux cavalières s’en tiennent au plan.

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Le nouveau parrain de Brenhaven brasseur s’en sort bien : Lora fait toute la course en tête, arborant sa casaque rouge, avant que sa monture ne trébuche sur celle de Vanediel. C'est clair, c'est l'elfe qui l'a gêné. Salaud de sans barbe ! Et Magda remporte la course, permettant au hobbit de se remplir une nouvelle fois les poches. Mais que va-t-il faire de tout cet or ?
Dernière modification par Tax Collector le jeu. mai 26, 2022 11:01 am, modifié 1 fois.
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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Bon, après le Temple du Serpent, le côté bac à sable de la campagne s'est beaucoup plus fait ressentir.
Du coup, j'ai galéré à présenter mes notes dans un ordre à peu près compréhensible.
La suite risque d'être encore plus synthétique. 😅
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Gobelure
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Gobelure »

Vraiment sympa à lire !! Le côté bac à sable est ce qui rend tous ces CR intéressant...
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