Voici la présentation officielle du jeu : « En affection il n’y a que des commencements » Madame de Staël Bienvenus dans PROFILER. PROFILER est un jeu de rôle novateur à l’ambiance unique et aux règles simples et révolutionnaires. PROFILER réhabilite un grand oublié des jeux de rôle : les émotions. La réussite ou l’échec ne sont plus que le moyen de ressentir dans un cadre ludique la palette infinie des émotions humaines. Ce jeu féministe et progressiste est parfaitement adapté à des joueuses et joueurs débutants. La création d’un personnage original et attachant se fait en quelques minutes.
Voici maintenant une quinzaine d’années que nous utilisons Profiler : nous avons des souvenirs inoubliables grâce à ce jeu qui ne nous a jamais déçus. Depuis longtemps, mes joueuses et joueurs me conseillaient d’éditer Profiler : c’est à présent chose faite. Profiler est à mon sens parfaitement calibré pour de l’initiation et de mon retour il plait beaucoup aux joueuses. Il propose une expérience ludique véritablement originale et unique.
Je répondrai volontiers à toute question sur Profiler
Beaucoup de blabla marketing éculé aillant de forte chance de me faire fuir.
Un peu plus de modestie aurait d'avantage de chance de me séduire...
Maintenant, laissons sa chance au produit !
De manière beaucoup plus terre-à-terre, quel est l'univers du jeu ? Comment marche ce système "si novateur" ?
Salut !
Est-ce que tu peux détailler un peu les règles "simples et révolutionnaires" ? Chat échaudé craint l'eau froide, et j'ai vu passer beaucoup de jeux qui étaient révolutionnaires aux yeux de leur créateurs qui n'étaient juste pas sortis de leur bulle pour voir ce qui s'est fait en amélioration et développement du game design ces 20 dernières années, et qui réinventaient un peu la (vieille) roue (en moins bien). ^^'
Je suis aussi curieux du côté émotions et le système de résolution qui semble viser à les faire ressentir, mais en même temps les mots "réhabilite le grand oublié" me donne là aussi l'impression que tu n'es pas au courant de pas mal de jeux qui existent et en parlent (même parfois très bien), des émotions. Du coup je suis curieux de savoir comment "la réussite ou l’échec ne sont plus que le moyen de ressentir dans un cadre ludique la palette infinie des émotions humaines". n_n
Quoi qu'il arrive dans tous les cas, je te souhaite le succès pour ton jeu (dont la revendication"féministe et progressiste" m'intrigue et m'attire aussi, si tu veux bien développer ce point aussi ^^').
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
Brand.
TalGaliel a écrit : ↑ven. févr. 23, 2024 8:01 pm
Beaucoup de blabla marketing éculé aillant de forte chance de me faire fuir.
Un peu plus de modestie aurait d'avantage de chance de me séduire...
Maintenant, laissons sa chance au produit !
De manière beaucoup plus terre-à-terre, quel est l'univers du jeu ? Comment marche ce système "si novateur" ?
Hello,
Un petit mot sur la forme.
Je ne suis pas venu sur ce forum en mode « force de vente » mais pour partager et échanger avec des personnes et une communauté sympas.
Je ne cherche pas à vendre des millions d’exemplaires de Profiler et m’acheter le méga yacht qui va concurrencer celui de Jeff Bezos.
Je suis un vieux roliste passionné et enthousiaste (je fête cette année mes 40 ans de jdr) d’où le ton de mon message de présentation.
Il me semble que Profiler est un jeu original et novateur car je suis très sensible en tant que roliste à cet aspect.
Sur la suite du sujet, je propose de se concentrer sur Profiler.
Si le jeu (ou mon futur mega yacht) ne vous intéressent pas à priori, pas de problème, économisez votre énergie et focalisez-vous sur des sujets qui vous motivent.
La genèse du jeu : Dans les années 2000, j’ai maitrisé une campagne d’un jeu maison « Epiphanie » sur environ 6 ans et 3000 heures de jeu. A la fin de la campagne, les persos étaient infiniment puissants, mais les parties –pour notre plus grand plaisir – s’étaient changées en un huis-clos cosmique dans lequel les relations, les déchirures existentielles étaient poussées à leur incandescence et constituaient l’essentiel du récit. Cela était très plaisant pour tous les participants et participantes. La campagne achevée, je m’attelais donc à la création d’un jeu de rôle qui émulerait ce plaisir : ainsi est né Profiler
Les cadres de jeu de Profiler. Profiler est donc un système de jeu parfaitement adapté au jeu d’ambiance, relationnel, d’horreur. Nous l’avons testé sur de nombreux cadres de jeu ; en voici quelques-uns :
Le collier du dieu rat (horreur) au XIX siècle, ambiance romantisme baudelairien sous opium : les PJ se retrouvent mêlés au trafic d’objets d’art exotiques, dont le collier antique des Indes de la fiancée du dieu Rat, qui abrite l’esprit de celuici et est porteur de maléfices.
Le Polar (one shot) : de nos jours, à Paris, des inspecteurs de police, euxmêmes issus de l’immigration enquêtent sur des crimes racistes
URSS 1945 (one shot) : en 1945, les joueurs incarnent des soldats russes qui rentrent à leur foyer après la deuxième guerre mondiale. Une dernière mission leur est imposée : escorter un train de prisonniers qui se dirige vers la Sibérie
Les heraults de Valdemar (cycle) : ce cycle de romantic fantasy est inspiré par le cycle éponyme de Mercedes Lackey : ambiance chatoyante et magique des héros et des legendes. (un peu comme Blue Rose, le jdr).
Japon Heian (cycle) : dans le Japon de l'époque HEIAN (794 – 1185), les PJ sont membres d’illustres familles/clans mythiques (ceux des légendes des Heike Monogatari ou Genji Monogatari par exemple) et vivent des aventures dans un Japon historicomythique.
Première rencontre (cycle) : 40 000, les PJ (membres d’un clan d’hommes anatomiquement modernes) fuient leur terre de naissance, quelque part en Afrique, et vont tenter l’impensable : traverser la mer (Gibraltar) vers les terres de l’au-delà l’horizon ; et ils y rencontreront une Autre Humanité (Neandertal)
Dernière rencontre (one shot) : de nos jours, une découverte incroyable bouleverse le monde paléoscientifique : est découverte une grotte scellée depuis plus de 28 000 ans, avec des restes de plusieurs Homo Neandertaliensis et des objets. Les PJ, liés à la paléo-anthropologie (scientifiques, philosophes…) étudient la découverte ; c’est là que d’étranges rêves leur viennent…
Gaia 2.0 (cycle) : de nos jours ; grâce à une technologie expérimentale quantique, les PJ (scientifiques civils ou militaires et un chien ! et bardés de matos « at will ») pensent voyager sur une planète de type terrestre. Il se retrouvent sur terre, en fin du Cambrien (485 millions d’années), or la terre est balayée par les vents porteurs de mort d’une lointaine supernova ; les PJ voyageront ainsi dans le temps et vivront des moments clés des principales grandes extinctions (Devonien, Permien-Trias, Trias-Jurassique). Un cycle de huis-clos entre humains (et vivants non humains), sur une terre d’avant les hommes, avec des thématiques éthiques, écologiques, anti-spécistes.
Loup Garou (one shot horrifique) : sur cette partie, nous sommes revenus au mythe du loup garou : la lycanthropie est une maladie transmissible par morsure une nuit de pleine lune. Nous avons vécu la transformation des PJ, une fratrie en lycanthropes.
Super kids (one shot) : les joueurs incarnent les enfants de Clark Kent : leur père, un journaliste obsédé par Superman vient de mourir en couvrant l’affrontement titanesque de Superman et Doomsday. A l’occasion de l’enterrement de leur père, les jeunes ados sentent d’étranges pouvoirs s’éveiller en eux.
Les retours des joueuses et joueurs :
Profiler est parfait pour de l’initiation : les règles sont intuitives et simples et la création de perso se fait en quelques minutes : elle donne des persos uniques et attachants.
Les joueuses ont adoré Profiler ; certaines se sont mises à le maitriser à leur tour. L’approche sentimentale et affective voire tragique du jeu leur a beaucoup plu. Par exemple, ma compagne, parfaitement allergique aux règles maitrise énormément Profiler
Profiler ne nous a jamais fait défaut. Ce n’est pas le jeu que je choisirai sur de l’épique, mais il est parfait quand les émotions et les affects ont la première place du récit : romantic fantasy, horreur, tragédie, huisclos, fresque historique, romanesque, picaresque, jeu expérimental, jdr réaliste sans surnaturel
Profiler n’est pas un jeu « mièvre » : Il permet de simuler l’horreur et la tragédie. Les combats y opposent souvent des persos connectés affectivement et loin d’un massacre de « gobs » dans un tunnel ont une charge émotionnelle forte.
La magie est très originale : elle est inspirée, c’està-dire qu’elle est amplifiée par les affects des personnages
Profiler est un jeu subjectif, ce qui ne veut pas dire arbitraire. Le MJ n’y est pas un arbitre ou un adversaire, mais veille en permanence au plaisir des participants et à leur zone de confort.
Depuis longtemps, les joueurs me sollicitaient pour éditer Profiler afin que d’autres personnes que notre groupe aient la possibilité de le découvrir
Je repose toutes mes questions déjà posées plus haut. n_n
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
Brand.
salut,
je vais laisser a Wade le soin de répondre à vos questions mais je peux vous faire un retour en tant que joueur et essayer le plus honnêtement possible de vous faire part de mon ressenti.
Pour moi, ce jeu a deux gros points forts.
Le premier, c'est son approche de la création de perso.
De façon assez facile et intuitive on arrive a avoir des personnages avec de vrais background sans avoir a travailler en amont. Les carac permettent de dégrossir assez facilement le perso mais en tant que joueur, savoir ce que le personnage aime, déteste, ce dont il a peur, ce dont il est fier, permet de créer un personnage à incarner et pas seulement à jouer. C'est aussi un moyen super agreable de rentrer vite dans un perso ce qui n'est pas toujours evident quand on a simplement une approchable comptable.
ce qui nous conduit au deuxième point, les émotions.
Par manque d'habitude (faut connaitre les jeux, moi je suis un peu nul a ce niveau), par pudeur, par inconfort, on peut avoir du mal en tant que joueur à se laisser aller à jouer un personnage qui ressent l'amour, le chagrin, le regret, la culpabilité sans se sentir puni de les incarner et sans tomber dans quelque chose d'un peu cliché.
Dans les jeux que je connais, je trouve que le plus souvent les émotions sont soit negatives/punitives (la peur dans les jeux d'horreur) soit utilitaires (les ennemis héréditaires par exemple).
Ici, la liste d'affects, d'accomplissements et de traumas te guide positivement à travers les émotions du personnage.
C'est le joueur qui les activent en fonction de la scène et de son envie. Ils peuvent t'appuyer ou te desservir dans tes actions mais comme ça suit le fil du récit, c'est pas vraiment pénalisant.
Ca t'incite à réussir une belle scène plutôt qu'une action et ça, pour le joueur qui n'aime pas perdre que je suis, c'est déstabilisant au début mais au final très agréable parce que ça dépouille le jdr de son aspect réussite/compétitif pour explorer autre chose.
Cette liste est un fauteuil confortable, comme on n'est pas puni par ce qu'on ressent, on peut se concentrer sur quelques sentiments forts et mécaniquement on se met à prendre du plaisir à jouer des émotions humaines qu'on trouve moins autour d'une table de jdr, expérimenter, tenter des personnages qu'on oserait pas forcément incarner.
Comme le nombre de trauma et d'émotion fortes sont limitées ca t'évite de jouer un personnage qui ressemblent à rien.
De façon plus personnelle, j'ai fais avec ce jeu quelques unes de mes plus belles parties. C'est assez dur à décrire mais comme le jeu repose sur l'empathie et l'expression des sentiments, que c'est un jeu qui prend sa saveur quand les joueurs sont en confiance et se laisser aller, on peut avoir des scènes vraiment poignantes. Je suis un partisan du jeu épique, des grandes aventures mais de temps en temps pouvoir vivre une expérience comme celle là, c'est beau et je vous souhaite de pouvoir vivre ça.
J'ajouterai que le petit prix (13€) et le petit format (74 pages) me donnent bien envie de sauter le pas, mais je ne lis plus que presque exclusivement sur support informatique.
Du coup, @wade le rond à la liste de mes questions ci-dessus (qui décidément ne cesse de s'allonger ^^"), j'ajoute celle-ci : est-ce qu'il est possible d'avoir une version PDF ?
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
Brand.
Gridal a écrit : ↑sam. févr. 24, 2024 9:59 am
Aussi, est-ce que le jeu va être disponible en PDF ?
KamiSeiTo a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 10:14 am
Du coup, @wade le rond à la liste de mes questions ci-dessus (qui décidément ne cesse de s'allonger ^^"), j'ajoute celle-ci : est-ce qu'il est possible d'avoir une version PDF ?
Il n'y a pas de PDF sur Profiler, désolé.
Sur mon précédent jdr Apothéose, j'ai mis un pdf gratuit en plus du livre "en dur" sur Lulu : ça n'a pas été concluant malheureusement et je pense que je ne le referrai plus à l'avenir
Gridal a écrit : ↑sam. févr. 24, 2024 9:59 am
C'est intrigant. Est-ce que tu peux en dire plus sur le système de jeu ? Comment ça tourne concrètement ?
Merci pour ta question
Je ne vais pas écrire ici mal ce que j'ai bien expliqué dans le jeu.
Profiler repose sur 6 couples de caractéristiques opposées et sur des affects, accomplissements et traumatismes.
Les affects sont le cœur nucléaire du jeu : il n' y a pas de "compétences", donc on ne performe pas, ce qui change tout : le perso n'est plus dans le "faire" mais dans le ressenti
Les affects sont l'amitié, l'amour, le désir, l'idéal, la peur, la haine, la croyance, l'intérêt, la folie, etc.
Les affects sont chiffrés pour indiquer leur intensité; ils ont tous une "cible"
Ce sont ces affects qui cartographient psychologiquement le personnage.
Voici un exemple de feuille de personnage : c'est souvent plus parlant qu'un long discours
Je suis curieux de savoir comment "la réussite ou l’échec ne sont plus que le moyen de ressentir dans un cadre ludique la palette infinie des émotions humaines". n_n
La revendication" féministe et progressiste" m'intrigue et m'attire aussi, si tu veux bien développer ce point.
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
Brand.
wade le rond a écrit : ↑lun. févr. 26, 2024 11:15 am
Voici un exemple de feuille de personnage : c'est souvent plus parlant qu'un long discours
Ce qui est plus parlant qu'un long discours, c'est aussi un exemple.
Pourrais-tu poster un exemple de partie dans lequel la mécanique de jeu — l'utilisation d'un des 6 couples de caractéristiques opposées, et/ou un des affects, et/ou un des accomplissements et traumatismes, etc. — serait en œuvre et permettrait de voir comment cela suscite une émotion chez la joueuse ?
KamiSeiTo a écrit : ↑lun. févr. 26, 2024 1:52 pm
Je suis curieux de savoir comment "la réussite ou l’échec ne sont plus que le moyen de ressentir dans un cadre ludique la palette infinie des émotions humaines". n_n
On s’est rendu compte que le simple fait de choisir Profiler pour motoriser une partie modifiait beaucoup l’ambiance et les questions que les participants se posent. Souvent dans de nombreux jdr, quand on jette les dés, on « performe » : on réussit (plus ou moins bien) ou on échoue (de façon plus ou moins catastrophique). Parfois le joueur décrit sa réussite critique et…souvent ça s’arrête là. Dans Profiler, le jet de dé, l’épreuve n’est que la première partie. Dans un deuxième temps, le joueur se demande ce que la réussite ou l’échec entrainent du point de vue du ressenti du perso. Tout cela est longuement expliqué dans Profiler. Donc par exemple un échec est une bonne nouvelle ; ce n’est jamais l’échec du joueur mais l’occasion de ressentir la finitude, les affects tristes (dans un sens Spinoziste) du personnage. La honte, la colère, le ressentiment ou au contraire l’amusement, le courage sont ainsi les véritables conséquences d’un échec ou d’une réussite, d’une perspective psychologique. Les persos sont souvent interprétés de façon « optimisée » dans une partie classique. Les joueurs s’y attachent et aiment « gagner ». Certains meneurs sanctionnent lourdement l’échec, par exemple par la mort du perso ; c’est tout cela que Profiler déconstruit, ce qui est parfois un peu déroutant pour des joueurs expérimentés. Par exemple un objet magique est considéré de façon très différente ici: c’est moins les capacités de l’objet qui importent que sa valeur affective pour un perso : le bâton d’un vieil oncle magicien très attachant par exemple. Je renvoie à Profiler pour de plus amples explications
