Metootwo : une certaine idée de l'autre.

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Orlov
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Orlov »

Islayre d'Argolh a écrit : ven. sept. 27, 2024 3:21 pm
Mugen a écrit : ven. sept. 27, 2024 3:16 pm @Islayre d'Argolh à la base on a un échantillon de pervers dont X sont issus de familles monoparentales.
Que ces X soient tous des pervers est un résultat un peu attendu. :D

Et on ne peut absolument pas déduire de cet exemple quelque règle que ce soit concernant les familles monoparentales sur l'ensemble de la population. :)

Je suis bien d'accord.
Mais je perçois l'agencement du graphique selon Marianne comme sous-entendant fortement qu'être issu d'une famille monoparentale constitue un terrain favorable.
Mais peut-être suis-je le seul ?

Non. J'ai pensé exactement comme toi. Et effectivement la légende de Marianne est un odieux fourre-tout qui m'a rappelé le coordinateur de la structure scolaire pour jeunes décrocheurs où j'ai travaillé. Il expliquait toutes les difficultés par " Mère célibataire " jusqu'à ce qu'une collègue lui fasse remarquer qu'elle était une mère célibataire et que ses deux enfants n'avaient pas plus de problèmes que les autres ados de leur classe.
Et je ne parle pas non plus du lien que semble établir ce sondage entre difficultés scolaires et le fait de se trouver sur le banc des accusés.
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

Mildendo aka Capitaine Caverne a écrit : Faire du Jdr c'est prendre une voix bizarre et lancer des dés en racontant qu'on tue des gobs.
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Islayre d'Argolh »

Orlov a écrit : ven. sept. 27, 2024 8:13 pm Non. J'ai pensé exactement comme toi.

Ça me rassure un peu, merci :bierre:
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Najael »

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Macbesse
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Macbesse »

Sans entrer dans les trajectoires personnelles, qui n'invalident pas les déterminants sociaux, il y a plusieurs très gros problèmes dans ce critère de "mère célibataire".

- Le premier, déjà souligné, réside dans l'agglomérat de catégories sans qu'il soit possible de discriminer entre elles.
- Le second réside dans la faiblesse quantitative de l'échantillon. Bien que l'affaire soit exceptionnelle dans son ampleur, elle ne permet en aucun cas d'établir une étude statistique. Sous les deux cents cas, toute tentative relève de la plaisanterie.
- Dans ces conditions, il est impossible de mesurer l'écart entre le critère tel qu'il est relevé dans l'échantillon et tel qu'il est relevé dans l'ensemble de la population (on pourrait faire un test de Student si on avait des données plus vastes).

En l'état, on ne peut même pas établir une corrélation, certainement pas un lien de cause à effet.

Autre point. Il ne me semble pas antithétique de pointer, comme le fait Elijah, les carences affectives et les maltraitance subies ou violences intrafamiliales ou sociales subies par les auteurs, et, comme le font notamment Tybalt et Dr Hiatus, de cerner le positionnement social de ces violences, qui permet de penser un continuum entre les violences ordinaires dont sont victimes la plupart des femmes au cours de leur vie, et ces violences extraordinaires que Madame Pélicot a subies.
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Elijah Shingern
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Elijah Shingern »

Macbesse a écrit : sam. sept. 28, 2024 4:37 pm Sans entrer dans les trajectoires personnelles, qui n'invalident pas les déterminants sociaux, il y a plusieurs très gros problèmes dans ce critère de "mère célibataire".

- Le premier, déjà souligné, réside dans l'agglomérat de catégories sans qu'il soit possible de discriminer entre elles.
- Le second réside dans la faiblesse quantitative de l'échantillon. Bien que l'affaire soit exceptionnelle dans son ampleur, elle ne permet en aucun cas d'établir une étude statistique. Sous les deux cents cas, toute tentative relève de la plaisanterie.
- Dans ces conditions, il est impossible de mesurer l'écart entre le critère tel qu'il est relevé dans l'échantillon et tel qu'il est relevé dans l'ensemble de la population (on pourrait faire un test de Student si on avait des données plus vastes).

En l'état, on ne peut même pas établir une corrélation, certainement pas un lien de cause à effet.

Il existe, dans certaines études sociologiques, la mise en évidence d'une corrélation inversée - pour faire court, beaucoup d'auteurs d'acte de délinquance proviennent de familles monoparentales.

Toutefois, il est possible que cette corrélation ne soit pas liée à la structure familiale même (i.e. à l'absence d'un des parents), mais plutôt à la précarité économique - soit que la séparation ait mené à des difficultés économiques (un seul revenu, non mutualisation des charges, difficultés de garde etc.), soit qu'il y ait une plus grande prévalence de la monoparentalité dans les milieux défavorisés.

A ma connaissance, aucun lien de causalité n'a été établi.

Macbesse a écrit : sam. sept. 28, 2024 4:37 pm Autre point. Il ne me semble pas antithétique de pointer, comme le fait Elijah, les carences affectives et les maltraitance subies ou violences intrafamiliales ou sociales subies par les auteurs, et, comme le font notamment Tybalt et Dr Hiatus, de cerner le positionnement social de ces violences, qui permet de penser un continuum entre les violences ordinaires dont sont victimes la plupart des femmes au cours de leur vie, et ces violences extraordinaires que Madame Pélicot a subies.

Lorsque tu parles de positionnement social, je crois deviner - mais tu me corrigeras si je me trompe - que tu envisages une sorte de responsabilité, soit directe, soit diffuse, de notre structure sociale d'ensemble, dans l'existence ou dans la multiplication des VSS, soit en les encourageant, soit en les autorisant, soit en y étant indifférent.

Toutes les sociétés apparaissent pourtant comme une redoutable machine à réprimer les désirs inappropriés - notamment de nature sexuelle, c'est à dire ceux qui sont à l'origine des VSS - à la fois par son processus judiciaire et par ses normes sociales.

Si je pouvais me permettre une hypothèse, ce serait que la plupart des constructions idéologiques bâties pour expliquer tel ou tel malheur de l'humanité ou catégorie de l'humanité trouve en partie son origine dans l'insatisfaction des individus vis-à-vis de la structure sociale qui met une limite à leur volonté d'assouvissement de leurs désirs - peut-être plus, d'ailleurs, que dans l'existence du malheur lui-même.

A titre d'exemple, il apparaît que la notion de Patriarcat comprends, au moins dans une partie de ses développements récents, une critique de la répression du désir d'accomplissement féminin (J'ai feuilleté un nombre assez significatif d'ouvrages se proposant de réhabiliter la figure de la sorcière - figure qui semble largement fantasmée).

J'ajouterai que le matérialisme croissant de nos existences rend cette insatisfaction de plus en plus douloureuse.

Si je vois bien l'intérêt que cette notion a pu avoir dans l'émancipation des femmes dans les années 60, son utilisation pour expliquer d'autres phénomènes me paraît peu pertinente.

Les moyens employés par la société - qui relèvent toujours de la gestion des stocks et de flux, d'une part, et des émotions fortes qui agitent l'opinion publique, d'autre part - ne permettent de régler ces sujets que de manière grossière :

- En réprimant ceux qui se font prendre ;
- En invitant les victimes à passer à autre chose, notamment en cas d'impossibilité de faire justice ou si le coût apparaît trop élevé (par le biais d'une thérapie, d'un stéréotype ou simplement en leur indiquant qu'on ne les croit pas)

Enfin, la notion déjà ancienne de continuum des VSS - qui est reprise par l'administration française (on la retrouve dans de multiples rapports/guides, sans qu'elle soit définie, ce qui montre qu'elle tend à devenir un élément de langage) - me paraît très contestable parce qu'elle suppose (puisque tu en parlais) une causalité sans qu'aucune corrélation ne soit perceptible, opérant une confusion entre des comportements et des agissements qu'on ne peut pas mettre sur le même plan.

Sur le plan intellectuel, je trouve cette notion tout aussi contestable que celle du continuum entre rapport sexuel consenti et viol (mais on discutera de Dworkin et autres la prochaine fois qu'on ira boire une bière).
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Dr Hiatus »

Elijah Shingern a écrit : dim. sept. 29, 2024 11:47 am
Si je pouvais me permettre une hypothèse, ce serait que la plupart des constructions idéologiques bâties pour expliquer tel ou tel malheur de l'humanité ou catégorie de l'humanité trouve en partie son origine dans l'insatisfaction des individus vis-à-vis de la structure sociale qui met une limite à leur volonté d'assouvissement de leurs désirs - peut-être plus, d'ailleurs, que dans l'existence du malheur lui-même.

A titre d'exemple, il apparaît que la notion de Patriarcat...


Ok - mec.
...
Par là, je dis pas que ton opinion ne peut rien valoir.
Sinon je dirais rien non plus sur le sujet 😏

Mais considérer que
- si toi ou moi sortant le soir (ou ayant fait un premier rendez-vous) fait moins de risque d'agression sexuelle que pour Delphine ou Marinette
- c'est observé que porter éventuellement plainte sera dans cette situation plus difficile que pour s'être pris des coups ou s'être fait piquer son portable
- se plaindre de douleur à un soignant sera mieux entendu pour moi ou toi que pour Delphine et Marinette (lien1 lien2)
- que la sécurité du siège de chauffeur de voiture est conçue en partant de corps masculin , ce qui fait que pour un même crash, Delphine meurt plus souvent
- qu'à études et anciennetés égales, Delphine et Marinette arriveront en moyenne moins haut en hierarchie et en salaire
- que les postes de pouvoir économiques et politiques sont majoritairement masculins
- que les postes de femmes de chambre... ben... c'est dans l'intitulé
- que des candidats aux élections et des dirigeants et des prêtres en chaire diffusent des prescriptions très précises sur la fonction et l'usage du corps féminin et en font des lois...


et conclure que ça fait pas structure sociale, que c'est juste des parcours individuels dans une commune vallée de larmes ? C'est intellectuellement confortable et discutable - vu depuis le balcon de Villa Mékouïh.
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Mric »

dans les post précédent il est séparer les individus issu de famille monoparentales et ceux qui ont connus 2 parents.
dans les 2 parents, était-ce leur parents biologique/d'adoption ou bien une famille recomposé avec un parent qui "désir l'autre" mais n'as rien à faire de l'enfant de l'autre voire le maltraitre.
je demande car je me questionne sur le faite d'avoir vécu en famille monoparentale soit pire que d'avoir un beau-parent qui t'ignore ou te haï.
les famille recomposé ne me semble pas être toujours "idyllique" façon 'Notre belle famille' et parfois la pièces rapporté, un adulte, ne va pas bien s'entendre avec l'enfant(s) de sa moitié ou au contraire ...
donc la famille monoparentale est-elle un pire trauma que d'héberger son aggresseur.
Si tu ne veux pas être pris pour un pigeon, fait comme le saumon.
( remonte aux sources ).
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Kandjar »

Il me semble qu'il y a une forme de consensus sur un point : la case "Enfance" du graphique de Marianne est drôlement conçue et n'apporte pas grand chose. Elle aura même beaucoup parasité la discussion.
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Elijah Shingern
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Elijah Shingern »

Kandjar a écrit : dim. sept. 29, 2024 2:15 pm Il me semble qu'il y a une forme de consensus sur un point : la case "Enfance" du graphique de Marianne est drôlement conçue et n'apporte pas grand chose. Elle aura même beaucoup parasité la discussion.

C'est un des malheurs de la société actuelle : l'utilisation constante d'arguments simplistes.

Sur ce, @Dr Hiatus, ta réponse ne me paraît pas entièrement satisfaisante.

Tu cites en premier lieu les risques (réels) d'agression sexuelle que courent les femmes lorsqu'elles sortent le soir.

Le lien que l'on peut faire entre une notion aux contours flous et ce risque me paraît assez audacieux. Je ne crois pas que la société encourage Michel Fourniret, Guy Georges ou tout autre prédateur de ce genre. Elle a même plutôt tendance à les condamner sévèrement et de façon médiatique.

J'ajoute que les "féministes" d'extrême droite utilisent le même procédé pour incriminer les immigrés pris de façon indistincte.

L'argument que tu illustres ensuite par deux affirmations (dont une est extérieure à la problématique qui nous occupe, mais je vais la traiter quand même) relatives au peu de crédit ou au peu d'attention que l'on porterait à la parole des femmes.

Ma (petite) pratique du judiciaire me laisse penser que cette belle institution, tout comme, semble-t-il, d'autres institutions susceptibles de recevoir du public, sont, comme je l'ai indiqué plus haut, dans une logique de gestion des stocks et des flux.

Prendre une plainte pour vol de portable, ça ne prend pas (trop) de temps - et on sait qu'il n'y aura pas d'enquête, donc pas de ressources dépensées.

Pour tout le reste, c'est un parcours du combattant.

S'il s'agit en plus de quelque chose de grave avec peu ou pas de preuve, comme certaines agressions sexuelles et certains viols, ça devient très compliqué : l'audition doit être complète et précise, il va y avoir des actes d'investigation, probablement une garde-à-vue... et, outre les risques de carences en matière probatoire, la possibilité bien réelle que la victime se rétracte soit à la fin de l'enquête, soit, encore pire, à l'audience.

S'agissant de la gestion de la douleur à l'hôpital, l'une d'entre elle n'est pas accessible, donc je ne la commenterai pas. Ce qui me frappe dans la deuxième, c'est la méthodologie :

On a adressé à des soignants occupant différentes fonctions, et venant de plusieurs endroits différents un questionnaire avec 8 images créées par Midjourney (avec les mêmes paramètres est-il indiqué, exceptés le sexe et la couleur, qui étaient à chaque fois différents), leur demandant de déterminer le niveau de douleur (1 à 10), d'une part, et la priorité de traitement (1 à 5), d'autre part.

Le procédé est, me semble-t-il, peu convaincant, et je ne suis pas certain qu'on puisse en tirer quelque chose de probant, puisque "l'équivalence" entre les images n'est pas démontrable, que le soignant ne se fonde que sur l'image (et est donc privé de ce qui a de plus important, à savoir l'expression exacte des doléances du patient).

S'agissant de la sécurité automobile, le lien entre ce fait me paraît plus lié à des décisions de conception dont on comprends qu'elles sont, d'après ce qui est dit, insuffisantes. Utiliser ce fait, qu'il soit vérifié ou non, comme preuve, me paraît assez audacieux.

Tu évoques aussi les femmes de chambre : c'est un mauvais exemple, parce qu'il ait aisé de trouver des équivalents masculins - vigiles, caristes ou les travaux publics - et d'en conclure que les emplois précaires, mal rémunérés et difficiles sont en général plus genrés, sans pour autant qu'on puisse véritablement établir si une situation est meilleure qu'une autre. L'argument me semble difficile à soutenir.

Pour le reste, je ne vois pas de désaccord entre nous sur les quelques autres constats que tu fais. Ils méritent toutefois d'être discutés à plusieurs titres.

Tout d'abord, j'observe que rien dans nos institutions ne vient encourager une situation d'inégalités salariales, bien au contraire, et que le droit à l'avortement a été constitutionnalisé (ce qui est assez curieux, parce que la Constitution a principalement pour objet d'organiser les institutions, mais je comprends qu'on le fasse pour éviter que quelques fous furieux viennent le remettre en cause).

S'agissant du pouvoir, je note qu'Elisabeth Borne a occupé la fonction de premier ministre pendant un certain temps, que des femmes, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, sont à la tête des deux plus riches collectivités territoriales de France, à savoir Paris et l'Ile de France, portée par des électorats très différents, et que Marine Le Pen est à la tête du parti qui recueille en France le plus de voix.

C'est un sujet intéressant d'ailleurs - et dont on parle trop peu souvent : qui veut vraiment du pouvoir, de la responsabilité qui va avec, et de la haine qu'il suscite ?

Enfin, j'ai, vaguement, l'impression que (presque) plus personne n'écoute les prêtres en chaire (s'il en reste), et qu'il est peut-être excessif de faire des généralisations en leur prêtant certaines paroles - il m'arrive d'aller quelque fois à la messe, et je ne crois pas avoir jamais entendu quelque chose de relatif à l'usage du corps féminin (Il est vrai que je ne vais pas à Saint Nicolas du Chardonnet, pas plus qu'à une mosquée salafiste).

S'agissant des hommes politiques, je te laisse me dire à quelle personnalité significative tu fais allusion.
Dernière modification par Elijah Shingern le dim. sept. 29, 2024 6:17 pm, modifié 1 fois.
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Florentbzh »

Dr Hiatus a écrit : dim. sept. 29, 2024 1:22 pm
Elijah Shingern a écrit : dim. sept. 29, 2024 11:47 am
Si je pouvais me permettre une hypothèse, ce serait que la plupart des constructions idéologiques bâties pour expliquer tel ou tel malheur de l'humanité ou catégorie de l'humanité trouve en partie son origine dans l'insatisfaction des individus vis-à-vis de la structure sociale qui met une limite à leur volonté d'assouvissement de leurs désirs - peut-être plus, d'ailleurs, que dans l'existence du malheur lui-même.

A titre d'exemple, il apparaît que la notion de Patriarcat...

- se plaindre de douleur à un soignant sera mieux entendu pour moi ou toi que pour Delphine et Marinette (lien1)
Un professionnel de santé -et juriste- semble être bien moins catégorique que cette étude reprise ci et là...ou plutôt la version rapportée par les magazines.

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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Dr Hiatus »

Florentbzh a écrit : dim. sept. 29, 2024 5:49 pm
Dr Hiatus a écrit : dim. sept. 29, 2024 1:22 pm
Elijah Shingern a écrit : dim. sept. 29, 2024 11:47 am
Si je pouvais me permettre une hypothèse, ce serait que la plupart des constructions idéologiques bâties pour expliquer tel ou tel malheur de l'humanité ou catégorie de l'humanité trouve en partie son origine dans l'insatisfaction des individus vis-à-vis de la structure sociale qui met une limite à leur volonté d'assouvissement de leurs désirs - peut-être plus, d'ailleurs, que dans l'existence du malheur lui-même.

A titre d'exemple, il apparaît que la notion de Patriarcat...

- se plaindre de douleur à un soignant sera mieux entendu pour moi ou toi que pour Delphine et Marinette (lien1)
Un professionnel de santé -et juriste- semble être bien moins catégorique que cette étude reprise ci et là...ou plutôt la version rapportée par les magazines.

Même pas mâle

C'est plus la discrimination raciste qu'est discutée dans l'article.
La discrimination sexiste n'est que mentionnée.
Et c'est bien l'interprétation média de l'étude qui est mise en cause, pas sa qualité ni son questionnement.
Dr Hiatus, Dieu de la phase pas créative - Professeur émérite de l'Université Opaque du Fort Curieux, Pape discordien refroqué.
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Dr Hiatus »

Elijah Shingern a écrit : dim. sept. 29, 2024 5:30 pm

S'agissant de la gestion de la douleur à l'hôpital, l'une d'entre elle n'est pas accessible, donc je ne la commenterai pas.

J'ai trouvé un CR plus détaillé là.

https://europeanfriends.huji.ac.il/news ... ules-after
The research, published in the journal PNAS, analyzed over 21,000 patient records across the United States and Israel and found that female patients are consistently less likely to receive pain medication prescriptions compared to male patients with similar complaints.

The study revealed that female patients are prescribed fewer pain relief medications than male patients, even after considering the levels of pain reported and other variables such as age, medical history, and the type of complaint. This suggests a systemic issue where women's pain may not be taken as seriously or treated as aggressively as men's pain.

By analyzing electronic health records from American and Israeli healthcare systems, the researchers present evidence that a female patient discharged from the emergency department is less likely to receive treatment for a pain complaint compared to a male patient.

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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Rosco »

La chute de Puf Daddy vas faire ou pas du bien à la musique.
Et en terme de comportement c'est assez très particulier comme vision de la femme sous entendu.
Payer des hommes pour "faire l'amour" à des femmes plus ou moins consentantes

il y a une forme de similitude avec le process de Mazan
Gork est « brutal mè ruzé » et son frère Mork est « ruzé mè brutal »

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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Elijah Shingern »

Rosco a écrit : dim. sept. 29, 2024 7:44 pm La chute de Puf Daddy vas faire ou pas du bien à la musique.
Et en terme de comportement c'est assez très particulier comme vision de la femme sous entendu.
Payer des hommes pour "faire l'amour" à des femmes plus ou moins consentantes

il y a une forme de similitude avec le process de Mazan

Ce que je retiens de ce que j'ai vu et lu sur le sujet, c'est qu'il réifie systématiquement les êtres humains de l'un et de l'autre sexe. Il semble effectivement qu'il y ait une similitude avec Dominique Pélicot, la musique, l'argent et le strass en plus.
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Re: Metootwo : une certaine idée de l'autre.

Message par Florentbzh »

Dr Hiatus a écrit : dim. sept. 29, 2024 6:48 pm
Florentbzh a écrit : dim. sept. 29, 2024 5:49 pm
Dr Hiatus a écrit : dim. sept. 29, 2024 1:22 pm

- se plaindre de douleur à un soignant sera mieux entendu pour moi ou toi que pour Delphine et Marinette (lien1)
Un professionnel de santé -et juriste- semble être bien moins catégorique que cette étude reprise ci et là...ou plutôt la version rapportée par les magazines.

Même pas mâle

C'est plus la discrimination raciste qu'est discutée dans l'article.
La discrimination sexiste n'est que mentionnée.
Et c'est bien l'interprétation média de l'étude qui est mise en cause, pas sa qualité ni son questionnement.
Désolé, j'avais posté hier soir et le PC a redémarré, je vais faire une version plus brève. :D

Si l'article de Marianne pointe l'aspect ethnique, il y a fort à parier que l'aspect sexe est lui aussi sujet à caution.

Nous lisons, donc:
There was a higher reported priority in male compared to female
puis ensuite
Compared to White patients, Black patients were less likely to receive emergency treatment. The same was true for women compared with men
On peut donc en conclure, à la lecture de la première citation, que les hommes sont privilégiés, les blancs aussi.

SAUF

Que l'étude est biaisée dès l'origine, on présente un cas potentiel de SCA chez une personne de 50 ans, or le SCA touche à cet âge là 4 fois plus d'hommes que de femmes d'une part , et touche également moins les populations africaines (subsahariennes).

Un professionnel de santé va, effectivement, bien plus penser à un SCA chez un quinqua blanc de sexe masculin (sans compter que le tableau clinique féminin du SCA est plus polymorphe, ce qui conduit, effectivement, à une surmortalité féminine à la fois à cause du caractère protéiforme et des biais accumulés depuis des années, en clair "la femme de 50 ans ne fait pas d'infarctus" , même si heureusement on en revient ).

Autre biais:
Gender female 867 55%
Clinical emergency medicine experience (years)5 (2; 11) 
 
On a donc chez les intervenants une majorité de femmes et avec une expérience d'urgentiste de 5 ans en moyenne.Il faut d'abord avoir un panel homogène pour en tirer des conclusions....d'abord évaluer une situation avec un panel 100% masculin, puis 100% féminin , puis mixte avec des taux variables (50-50, 75-25 etc...)

Ensuite on lit
 
Emergency physician777 (50%) Emergency resident180 (11%) Nurse 606 (39%) 

Mélanger diverses professions (enfin, 2) que ce soit pour le diagnostic (qui est interdit aux infirmières) et la PEC de la douleur est une fausse bonne idée....il fallait séparer ces deux items, soit diagnostic de SCA soit PEC de la douleur.....m'est avis que pour cette dernière, si on indique à l'infirmière que c'est un syndrome coronarien l'évaluation ne va pas être la même....

Enfin, l'évaluation de la douleur est par une échelle de type EVA, avec les limites scientifiques que cela impose:

Un peu de mayo

Dans l'idéal, il aurait fallu non pas présenter une situation clinique qui déjà est soumise à des variables importantes selon le sexe et l'ethnie, comme un SCA, mais des situations avec les extrèmes du spectre douloureux, type d'un côté coliques néphétiques et algies vasculaires de la face (douleur+++), de l'autre une entorse ou une fracture sans déplacement (douleur moindre), faire juger cela par des groupes non-mixtes (sexe et métier), puis mixtes, cela pour l'évaluation de la PEC de la douleur, ensuite pour la pathologie une atteinte qui varie moins du point de vue ethnique ou sexuel (AVC, cancer...)

On peut aussi imaginer, sans être misandre mais en faisant montre d'esprit persifleur, que les femmes ont une évaluation moindre parce qu'elles sont plus dures au mal, ce qui se reflète quelque peu dans la pratique contemporaine: la femme accouche sans se plaindre, l'homme qui a une angine c'est la fin du monde. :twisted:  

Les auteurs semblent un peu s'en rendre compte, de leurs limites méthodologiques
These differences might also be due to different presentations of ACS with gender and ethnic specificity

An analysis of the rater’s gender and ethnicity could have been of interest because it might be associated with patient evaluation

Ah , un dernier point...la terminologie employée "racisme systémique" "genre" me semble plus refléter une démarche militante que scientifique.

 
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