L’espace pour seul linceul/Forsaken Bounty
Une fois la source du signal d’appel à l’aide du croiseur monitor Prime de l'Empereur remonté, le Megbízhatóság, vaisseau-piège de classe Loki du Seigneur-Commodore Varzil Vörösmarty de Vörösmarty, et le Travail laborieux, vaisseau marchand de classe Vagabond du Seigneur-capitaine Kamilla Vörösmarty de Soros (vassale de Varzil) se dirigèrent vers l’endroit précis de l’Hécatombe (dans les Mondes écartelés) où se trouvait le vaisseau convoité.
Un croiseur léger ! Qui plus est un monitor, spécialisé dans l’exploration et la recherche d’archéotechnologies, que peuvent receler ses soutes après son expédition malencontreuse ! Et ici, ce n’est qu’une Fortune du Vide dérivant au-delà de l’Imperium, prêt à tomber dans l’escarcelle d’un Prince marchand chanceux et entreprenant.
Arrivé sur le site du naufrage, les deux vaisseaux entreprirent de scanner et analyser le champs de débris d’où venait le signal. Là, c’est la coque du Prime de l'Empereur ! Son champ de Geller est encore partiellement actif, bien que faible et fluctuant, ce qui laisse présager d’une relative bonne conservation du navire. En revanche, aucune réponse aux tentatives de communication…
Puisque même avec les champs répulsifs des deux navires de Varzil il serait dangereux de s’engager dans le champs de débris, les équipages débutèrent l’analyse de l’environnement (2+4=succès), la cartographie de voies d’accès et d’extractions pour les cotres de combat (4+1 de l’analyse=succès) qui transporteront soldats et ingénieurs (en plus des PJ), ainsi que la solution de calcul pour pulvériser à coup d’armements les obstacles à l’extraction du croiseur léger (4+1 du second vaisseau=succès).
Y a-t-il d'autres choses intéressantes dans le nuage de débris ? 4=oui, mais> une navette inerte a avec l’identification du Prime de l'Empereur est repérée, ce sera donc la première étape de l’exploration de l’épave. Elle a manifestement été heurtée par un débris, mais aucune trace de dégâts autres n’est repérée. Aucune trace énergétique, aucun signal. 6 soldats en combinaison effectuent alors une infiltration dans la petite épave, pour en ressortir brusquement quelques instant plus tard, paniqués. (4+2+1 de commandement = oui) Varzil est obligé de se montrer des plus persuasifs pour les forcer à reprendre leur mission et ramener l’objet de leur effroi : les victimes mutilées de tirs fratricides, quelques-uns des multiples sceaux de purifications improvisés désespérément et les feuillets éparses d’un journal griffonné par un dément… Tout pointe vers une panique et une frayeur envers des démons…
Sombrement, Varzil impose aux soldats une procédure de purification puis ordonne le retour aux vaisseaux pour conférer avec les missionnaires restés à bord des vaisseaux et organiser un rituel de protection, avec création de sceaux de purifications mis en contact avec la Sainte relique de Sainte Nadine. Après la messe et les invocations, l’expédition reprend, renforcée d’un missionnaire tandis que le second prépare le rituel d’exorcisme à appliquer au Prime de l'Empereur.
Aux aguets, essayant autant que possible de se mettre à l’abri des débris, les cotres progressent à nouveau vers l’épave. Parvenons-nous sans encombre au navire ? 2+4=oui.
Les défenses du navire s'enclenchent-elles ? (Peu probable, 4=non)
Une lumière est repérée au niveau du radôme indiquant la possible présence de membres d’équipage survivant qui tenteraient de trouver un échappatoire d'observation. La tentative de communication, contre toute attente, se solde par un succès (Peu probable, 6=oui) : un message pré-enregistré ! Alors que nous écoutons, nos craintes se confirment… « Ici l’enseigne Honoré de la Ferté, le vaisseau a été infiltré par des démons, nous ne sommes plus que quelques milliers réfugiés autour du réacteur, l’Esprit-Machine nous protège encore grâce aux champs de Geller. Que l’Empereur-Dieu ait pitié de nous ! Ici l’enseigne Honoré de la Ferté, le vaisseau… »
Immédiatement, Varzil transmis l’information à ses vaisseaux, ainsi que l’ordre d’activer et de pousser au maximum les générateurs de champs de Geller.
Les cotres finissent par accoster sur le quai d’abordage du Prime de l'Empereur et, prenant pied à bord de l’épave, Varzil énonce précipitamment son discours de prise de possession du navire :
« En cette années 844.M41, dans ces contrées sauvages des Etendues de Koronus au-delà de l’Imperium, où je me trouve et où je suis venu avec la permission de l’Empereur-Dieu en vertu de la Lettre de Marque qui a été confiée à la dynastie Vörösmarty par les Hauts-Seigneurs de Sainte-Terra, et dont je suis l’un des dépositaires, moi, Varzil Vörösmarty de Vörösmarty, Co-Baron du Xénopiège des Vortex Hurlants, Quadriumvir du Protectorat de Damaris, Seigneur de Magoros, Commodore et Seigneur-capitaine du Megbizhatosag, au nom de l’Empereur-Dieu, je prends possession de cette Fortune du Vide que j’ai découverte.
Je prends possession de cette épave dérivante, appelée Prime de l'Empereur, de ses cargaisons et de son armement, de ses éventuels survivants, et cela à jamais comme le prévoit le Codex imperialis et la Lettre de Marque de la dynastie Vörösmarty. Conformément au Codex imperialis, j’accorde ma protection à ses survivants et leur laisse disposition de leurs biens personnels. »
Même à ses oreilles, cela sonnait creux. Qu’importe ces galimatias juridiques face à des démons ! Pour essayer d’oublier sa peur Varzil se força à relancer son cerveau calculateur : quelques milliers anciens de la Navis Imperialis, c’est déjà un embryon d’équipage pour le vaisseau, et si l’Esprit-Machine et les champs de Geller sont toujours fonctionnels, la renflouabilité du croiseur s’accroit fortement, et si…
Varzil pensait initialement envoyer ses troupes en 2 équipes vers les zones les plus prometteuses du navire : la passerelle où il avait prévu de se rendre lui-même pour récupérer les données d'exploration, le journal de bord et prendre contrôle du navire, et les quartiers du capitaine pour récupérer la plaque de nom du navire et le trésor personnel du capitaine. Les soutes devaient venir ensuite.
Inutile de dire que la présence de démons du Warp infligeait une trouille phénoménale à toutes les personnes, y compris Varzil. Pourtant il se lança dans un sermon émaillé d’invocations de Sainte Nadine pour tenter de rassurer tout le monde (1+3+1 de commandement=oui) et exhorter à la vigilance et à la prudence alors qu’ils progressaient au milieux des corps poussiéreux et flétris des membres d’équipage et serviteurs, étalés sur les ponts et effondrés sur les commandes. Leurs armes toujours rengainées et l’absence de signe de violence ne révélaient rien des circonstances de leur mort, encore moins de la présence de démons. Y a-t-il réellement des démons à bord, s’interrogeait l’esprit soupçonneux de Varzil, tiraillé entre espoir qu’il n’y en ait pas, et crainte qu’alors il ne s’agisse d’un subterfuge d’une tiers partie en train de subtiliser SON croiseur à son nez et à son menton imberbe…
S’enfonçant dans les entrailles Prime de l'Empereur , l’expédition ne put que constater que la plus grande partie du vaisseau était scellée par d’impressionnantes portes pressurisées, comme si une dépressurisation soudaine et massive avait frappé. Les indicateurs confirmaient la présence d’ une atmosphère toxique ou du vide spatial de l’autre côté.
A peine avait-il commencé à se permettre d’espérer que les cris jaillirent. Derrière-nous, l’arrière-garde poussaient des hurlements que couvraient à peine les détonations des armes lourdes et le fracas des balles qui ricochaient et s’écrasaient sur les parois du vaisseau. Faire face ou s’échapper ? Est-ce un piège ? « Empereur-Dieu protège ! Fonçons vers le cœur, nous nous retrancherons derrière les champs Geller ! » cria Varzil avant de demander aux éclaireurs de les guider en urgence.
Les pertes ont-elles été importantes ? (Peu probable : non, 6=non !)
Après ce qui sembla des heures de courses haletantes et terrifiantes, mais qui n’avaient duré qu’une quinzaine de minutes selon le chronoscope, l’expédition atteignit le réacteur du croiseur et franchit la zone de vibrations familières d’un champ de Geller. Aussitôt, les soldats et ingénieurs se retournèrent et adoptèrent des positions de défenses. N’entendant que sa respiration sifflante et le martèlement du sang dans ses tempes, Varzil ne crut pas ses yeux quand il regarda l’affichage tactique de son casque avec les signaux des effectifs de l’expédition : à peine 30% de pertes ! Clignant des yeux, il réalisa que la formation, l’entrainement et les discours de motivation qu’il infligeait en continue à ses troupes avaient payé. Cette pensée joyeuse fut immédiatement avalé par la peur lorsqu’un brouillard violet se mis à couler sur le pont devant eux. Se mordant les lèvres à en saigner, il vit cette marée terrifiante s’accumuler et grossir devant eux, retenu uniquement par l dérisoire bourdonnement du champ de Geller. Dans le plus grand silence, Varzil essaya de percer ce brouillard et sursauta au cri de l’un de ses hommes et au déluge de feu qui en suivi : des formes insaisissables s’agitaient dans la brume ! [1]
« Cessez le feu ! Cessez le feu ! » cria-t-il quand il reprit son sang-froid à son tour. Les minutes qui suivirent furent interminables, mais il semblait bien que la brume comme ce qui s’y cachait ne parvenait pas à franchir le subtil rempart. Se relevant sur ses jambes flageolantes, Varzil ordonna d’un voix qu’il espérait confiante, ou à tout le moins stable et claire : « Nous sommes en sécurité, nous devons retrouver les survivants ou atteindre l’Esprit-Machine pour savoir comment étendre le champs de Geller pour repousser cette engeance démoniaque ! Sainte Nadine est avec nous, nos pertes sont faibles. Loué soit l’Empereur-Dieu ! »
Malgré l’envie de se retourner, Varzil s’engagea avec ses éclaireurs plus profond dans le croiseur. Ce ne fut au départ qu’un marmonnement à peine perceptible, puis la Litanie du Megbizka devint distincte, puis enfla. Ce n’était plus une expédition, c’était une procession qui défilait sur le pont, les vox-com amplifiant et beuglant la Litanie pour repousser le chaos et les ténèbres.
Puis le premier apparu, promptement vaporiser par une décharge à plasma, le second aussi. Ce n’est qu’au troisième qu’un éclaireur cria « Cessez le feu ! Possiblement allié devant ! ». Il s’en fut d’une fraction de chrono que Varzil ne vaporise ce « possible allié » (et l’éclaireur dans la ligne de tir…). Mais oui, ce n’était pas un démon vaporeux, c’était un simple serviteur, toujours vivants !
« Identifiez-vous ! » crachat l’éclaireur, les mains serrant nerveusement son bolter. « Je… suis… serviteur » répondit la créature d’un ton nasillard. « Oui, merci, j’avais… » commença Varzil avant de s’arrêter net tandis que le serviteur continuait : « « Je… suis… Esprit-Machine » ! « Quoi !!! s’exclama Varzil alors que la créature continuait simplement d’un « Jambes… venir… protéger… jambes ».
Interloqués, les soldats suivirent docilement tout en murmurant. Franchissant plusieurs portes blindées et barri aces défendues par d’autres serviteurs, ils arrivèrent enfin dans la première enceinte de confinement où se trouvaient des centaines et des centaines de matelots hagards. C’est alors qu’un homme s’avança, portant l’uniforme d’une enseigne.
« Enseigne de la Ferté, je présume ? » « Oui ! répondit Honoré, comment le savez-vous ?!? Vous avez reçu mon message !?! ».
« Tout à fait, j’ai deux vaisseaux qui attendent à quelques encablures, mais je ne m’attendais pas à rencontrer des démons… pouvez-vous m’expliquer ce qui se passe ? »
« Je ne suis pas très sûr. Nous voyageons dans le Warp en direction de Calixis quand le vaisseau a soudainement translaté dans l’espace réel et, avant même que nous ne percutions le champs d‘astéroïdes, quelqu’un sur la passerelle a déclenché la dépressurisation tout en diffusant son rire dément et assourdissant alors que des milliers d’entre-nous périssaient. Et pire que tout, alors que les survivants reprenaient tout juste leurs esprits, un gaz violet est apparu et des monstres en ont jailli, c’était la panique ! »
« Et c’est vous qui avez eu la présence d’esprit de relancer le générateur de champ Geller et de vous y réfugier ? »
« Non, j’essayais tant bien que mal de rameuter l’équipage et d’appeler à l’aide. A ma connaissance, je suis le plus haut officier survivant à bord… »
« Etiez. Vous étiez le plus haut officier survivant. » le coupa Varzil.
« Pardon ?!? »
« Je suis Varzil Vörösmarty de Vörösmarty, Haut et Puissant Prince-Marchand, Co-Baron du Xénopiège des Vortex Hurlants, Quadriumvir du Protectorat de Damaris, Seigneur de Magoros, Commodore et Seigneur-capitaine du Megbizhatosag, et j’ai pris possession de cette Fortune du Vide. Je suis désormais seul maître à bord. »
« Mais !!! »
« Vous contrôliez le navire ? »
« Non… »
« C’était donc un navire à l’abandon, en-dehors de l’Imperium, et j’en ai donc pris justement possession comme la Lettre de Marque des Vörösmarty que nous ont confié les représentants de l’Empereur-dieu nous l’autorise. Mais rassurez-vous, si nous survivons vous pourrez prêter serment et je vous accueillerais parmi mes gens. »
Honoré de la Ferté rejette-t-il la nouvelle chaine de commandement ? (Peu probable : oui, 5-1 du Codex imperialis=non)
« Oui mon capitaine, heu, mon Seigneur..? ».
« Capitaine, enseigne, vous n’avez pas encore prêté serment de personne-lige. Bien, que pouvez-vous me dire sur ce… « serviteur » ? ».
L’enseigne de la Ferté fixa d’un regard blanc son nouveau capitaine pendant quelques instants, avant de déglutir. « C’est compliqué, capitaine, et je ne suis pas au courant de tout… Le capitaine Spargan… le Prime de l’Empereur… son Esprit-Machine repose dans un archéo-cogitek ! Nous le vénérons tous depuis toujours et il nous protège ! » lança l’enseigne comme une mitraillette, serrant frénétiquement les paupières et les poings, persuadé que l’homme en face de lui ne comprendrait pas et ne verrait qu’hérésie.
…
…
Ré-ouvrant craintivement les eux, l’éructation sacrilège n’arrivant pas, Honoré fixa le regard penseur de Varzil qui ne le voyait plus. Plus inquiétant que rassurant, il voyait un sourire étrange apparaitre lentement sur les lèvres de son nouveau capitaine.
« Et c’est lui qui vous a rassemblé ici ? Qui anime le serviteurs que nous voyons ? »
Déglutissant à nouveau, Honoré confirma.
« Bien, et quel est le problème qui vous empêche de projeter à des niveaux normaux le champ de Geller, puisque cela parait si efficace pour bloquer les démons ? » demanda Varzil, incluant cette fois le serviteur dans la conversation.
« Pas… jambes… » commença sur son ton nasillard l’être étrange, avant que l’enseigne ne le coupe : « Quelqu’un sur la passerelle a désactivé le générateur, l’Esprit-Machine ne peut que générer ce champ minimal car il est nécessaire à sa propre sécurité et son Saint Privadmin outrepasse bien évidement l’autorité de la passerelle, même celle du capitaine… capitaine. » « Comme… dit… jambes… » termina la voix nasillarde.
« Donc… si je vous suis bien, il faut traverser tout le navire n affrontant des démons pour pouvoir les éliminer ? ». L’enseigne haussa les épaules d’un air piteux. « Oui, mais l’Esprit-Machine peut pré-charger les champs pour les déployer quasi-instantanément. En fait, c’est déjà le cas, mais nos tentatives de percées comme d’infiltrations ont toutes été des échecs sanglants… ».
« Ces démons, ce sont des créatures gazeuses ? Est-ce que l’on pourrait exploiter cela ? » (Unlikely : non, 1=oui)
« … oui, en fait, c’est vrai qu’elle se comporte comme ça… les grenades soniques permettent de les désagréger, ou à tout le moins de les repousser brièvement… »
« Dans ce cas, peut-être que la dépressurisation du vaisseau ne visait pas uniquement à tuer l’équipage, mais aussi à pouvoir se concentrer dan un espace restreint… Peut-on atteindre la passerelle en passant uniquement par des sections dépressurisées ? (Unlikely : oui, 4=non)
« Non… » répondit le serviteur.
« Mais en grande partie tout de même ? »
« Oui… ».
« Très bien, conclu Varzil, je commence à avoir un plan : moi et une escouade de mes gens nous allons passer grâce à nos combinaisons par un itinéraire « par le vide » que calculera l’Esprit-Machine, et nous vous signalerons de déclencher une diversion quand nous devrons reprendre pieds dans des espaces pressurisés. En quoi consiste la commande de déploiement des champs de Geller ? »
Ce plan fonctionnera-t-il ? (Unlikely : non, 4=oui)
Après plusieurs heures d’une progression éreintante dans le labyrinthe du croiseur, et malgré plusieurs frayeurs, ils étaient là, de l’autre côté du couloir technique amenant à l’entrepont de la passerelle. Un couloir pressurisé, la passerelle et l’Empereur sait-quoi qui s’y trouve. Prêts ? Go !
Varzil se retrouve-t-il face à face avec un démon sur la passerelle embrumée (Unlikely : non, 1=oui)
Sa lame à ultravibrations égarienne est-elle efficace contre le démon ? (Unlikely : non, 5=non…)
Pour la troisième fois, Varzil assène son à ultravibrations égarienne, mais il devait bien l’admettre, cette monstruosité impie se riait de « ce » son.
Varzil est-il blessé ? (Unlikely : non, 2=oui)
Poussant un hurlement dans son casque, Varzil senti la morsure du gaz corrosif qui venait de dévorer le plastron de sa combinaison. Lâchant l’épée, il saisit une grenade sonique qu’il lançât derrière lui, calculant que le choc le propulserait vers le tableau de commandes qui était son objectif, tout en dissipant le démon.
Ce geste risqué porte-t-il ses fruits ? (Unlikely : oui, 5=oui !)
Varzil est-il blessé ? (Unlikely : non, 4=oui)
Éructant un cri de douleur alors que sa poitrine à vif heurtait le tableau de commandes qui lui brisait (1D6=1) côte, Varzil abaissa frénétiquement la poignée du champ de Geller et… rien.
Jurant, il se retourna péniblement, voyant s’avancer vers lui le grand échalas que ses gens n’avaient pas réussi à abattre. Son troisième œil vomissait une épaisse brume violet et les démons se reformaient autour de lui. Saisissant son bolter tout en s’agrippant à la console pour se stabiliser malgré la douleur, Varzil fit feu tandis que le Navigateur corrompu lâchait un rire sinistre et cacophonique.
Le champs de Geller se déploie-il ? (Peu probable : oui, 2=non…)
Le tir manqua, même à cette distance. Mais le démon parvint, lui, à l’effleurer. Comme si un réacteur à plasma l’effleurait ! Varzil hurla en lâchant le bolter qui fondait dans sa main brulée.
Tentant de garder conscience, Varzil saisit de sa mauvaise main, celle affectée par la purulence depuis sa jeunesse, le pistolaser agrafé à sa poitrine et le pointa à nouveau sur le Navigateur.
Varzil touche-t-il ? (Peu probable : oui, 6=oui !)
Le champs de Geller se déploie-il ? (Peu probable : non, 1=oui !)
Le sourire narquois du Navigateur s’effaça quand, une fraction après que le champs de Geller l’ait soudainement traversé, le laser transperça son crâne chauve. C’était fini, les démons, la brume, tout avait été vaporisé presque instantanément. Se laissant tomber lourdement sur son séant, et cossant de douleur sous ce choc, Varzil regarda ses compagnons survivants tenter de se relever. Grognant, il se releva, s’assurant sur la console et s’approchant du trône de capitaine. Là, il repoussa fort peu cérémonieusement le corps de l’ancien capitaine de la Navis Imperialis Janrak Spargan et s’assit précautionneusement. « Mon croiseur, pensa-t-il, mon croiseur… » avant de perdre conscience.