Douglas is Cancelled
Lancée hier soir grâce au seul nom de Steven Moffat, ici scénariste, le sujet de cette mini-série (4 x 40 minutes) ne m'attirait pas plus que ça, et j'ai failli lâcher l'affaire au cours du premier épisode, tant je trouvais les personnages et les rebondissements caricaturaux. Ma compagne m'a convaincu de continuer, et résultat on a regardé les quatre à la suite.
Douglas Bellowes est un présentateur TV, une star dans le domaine depuis des décennies. Tout le monde l'aime. Un beau jour, un quidam tweete "J'ai croisé Douglas ce week end lors d'un mariage, il a raconté une blague sexiste". À partir de ce moment, sa carrière, sa relation avec ses collègues et même sa vie privée deviennent hors de contrôle.
Moffat s'attaque avec cette satire à la
cancel culture, à l'immédiateté des réseaux sociaux, à la vengeance, à l'incompréhension entre générations, aux préjugés, au silence coupable et à d'autres choses encore, tout ça en moins de trois heures. C'est très anglais, ça va très vite et c'est parfois très caricatural. Mais après un début un peu fastidieux la série prend un rythme beaucoup plus intéressant, avec surtout un génial troisième épisode en huis clos dans une chambre d'hôtel, quasiment en temps réel, qui commence par être légèrement malaisant pour devenir au fur et à mesure totalement angoissant.
Je suis content d'avoir cette série. Elle a ses défauts : encore une fois, c'est parfois lourdingue dans la satire, et certains passages sont
too much (le
running gag du chauffeur, c'est nul). Mais à part ça c'est très bien joué et dialogué, c'est réussi dans la retranscription de l'immédiateté des événements, et surtout Moffat balance en pleine gueule une réalité, une horreur quotidienne qui passe inaperçue. Je me questionne sur la conclusion et je pense que c'est le but.
Ah oui on retrouve deux actrices du
Doctor Who de Steven Moffat, à l'époque deux compagnes du Docteur (
spoilers !), ici deux femmes qui ne peuvent pas se supporter : Karen Gillan et Alex Kingston. Leurs retrouvailles font plaisir à voir.
